Près de 2 millions de personnes, dont 1,8 million en milieu rural ont recours à la défécation
Près de deux millions de Sénégalais dont 1,8 million en milieu rural, pratiquent encore la défécation à l’air libre. L'annonce a été faite, samedi dernier, à Nyassia (Casamance) par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye. “Au Sénégal, près de 2 millions de personnes, dont 1,8 million en milieu rural, continuent de recourir à cette pratique de défécation à l’air libre, d’après les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD, 2023)”, a-t-il déclaré. Cheikh Tidiane Dièye présidait à Nyassia la cérémonie officielle de célébration de la Journée mondiale des toilettes, en présence du ministre des Infrastructures, Dethie Fall, d’autorités administratives ainsi que d’un important public.
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A Ziguinchor, 38 % des ménages ne disposent pas encore d’un service d’assainissement amélioré
Dans la région de Ziguinchor, a indiqué le ministre, “environ 38 % des ménages ne disposent pas encore d’un service d’assainissement amélioré”. Ces statistiques, a-t-il ajouté, illustrent l’ampleur des défis à relever pour garantir la dignité humaine, protéger la santé publique et préserver l’environnement.
Placée sous le thème “L’assainissement dans un monde en mutation “, l’édition 2025 constitue, selon lui, un appel fort à un engagement collectif pour faire de l’assainissement un levier de développement durable et de résilience face au changement climatique. Cheikh Tidiane Dièye a souligné que, dans le cadre de la Vision Sénégal 2050 – Axe 2 (capital humain et équité sociale), l’assainissement est érigé en priorité nationale, avec l’objectif d’assurer un accès durable aux services d’assainissement et d’éradiquer la défécation à l’air libre.
Le taux de défécation à l’air libre est passé de 30 % en 2011 à seulement 8,3 % en 2025
Siny Sène, Chef du bureau ISC Formation au ministère de l’Assainissement, revient sur les progrès spectaculaires réalisés par le Sénégal dans le domaine sanitaire. Selon lui, « le pays a franchi un cap historique ». Le taux de défécation à l’air libre est passé de 30 % en 2011 à seulement 8,3 % en 2025, une évolution que M. Sène attribue à « un engagement constant des équipes du ministère, mais aussi à l’implication forte des communautés elles-mêmes ». Cette réussite repose sur deux leviers majeurs : la généralisation de l’approche ATPC (Assainissement Total Piloté par les Communautés), et un appui structuré pour la construction de latrines familiales.
Plus de 0,5 % du PIB est consacré chaque année à l’assainissement
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Siny Sène précise que ces progrès sont « le fruit d’investissements sans précédent ». Depuis 2018, plus de 0,5 % du PIB est consacré chaque année à l’assainissement, un niveau supérieur aux engagements de Ngor pris en 2015. « Cet effort financier traduit la volonté politique d’améliorer durablement les conditions de vie des Sénégalais », insiste-t-il. Il rappelle également le lancement d’un policing sanitaire dans plusieurs grandes villes (Dakar, Saint-Louis, Thiès, Kaolack…) depuis 2022. Les résultats de cette dynamique sont visibles sur le terrain. « Aujourd’hui, ce sont 1,8 million de personnes et 5 817 villages qui ont été accompagnés, parfois sortis de situations sanitaires extrêmement précaires », se félicite Siny Sène.
354 millions de personnes pratiquent encore la défécation
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À ce jour, dans le monde, 354 millions de personnes pratiquent encore la défécation (expulser les matières fécales) à l'air libre. Cette pratique accroît fortement le risque de maladies ou de dommages corporels, en particulier pour les femmes et les jeunes filles. Cette pratique les expose notamment à un risque accru aux violences et à l'exploitation sexuelle. Pour les jeunes filles, l'absence de toilettes à l'école les oblige à ne pas s'absenter durant leurs menstruations. Globalement, on constate que la défection en plein air diminue régulièrement, mais l'objectif de son élimination d'ici à 2030 par les Nations Unies, nécessite une accélération de l'utilisation des toilettes. Ce développement est nécessaire dans les milieux ruraux, notamment en Asie centrale et du Sud, en Asie de l'Est et du Sud-Est ainsi qu'en Afrique subsaharienne.
3,4 milliards de personnes n’ont pas accès aux toilettes
En 2025, ce sont 3,4 milliards de personnes qui vivent encore sans services d'assainissement sûrs. Rappelons que le service d'assainissement détient un rôle essentiel pour la santé des populations. Il permet la collecte des eaux usées pour les traiter et les dépolluer avant de la rejeter. La déficience des systèmes d'assainissement est responsable d'une très mauvaise qualité de l'eau et donc de la prolifération de nombreuses bactéries. Les études montrent qu'au moins 2 milliards de personnes dans le monde boivent de l'eau provenant d'une source contaminée par des matières fécales.


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