La lettre explosive de la Cour des comptes
La Cour des comptes a révélé une grave dérive des finances publiques et une « dette cachée » de plus de sept milliards d’euros. Bref, elle pointe des "anomalies" dans la gestion des finances publiques sous Macky Sall. Son rapport, publié le 12 février 2025, met en doute les chiffres officiels sur la dette et le déficit. Après l'audit, le premier président de la Cour des comptes. Mamadou Faye a saisi le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, d’un référé aux fins d'ouverture de procédures pénales.
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Dans sa lettre parocurue par L'OBS, le chef de la Cour des Comptes a ainsi révélé au ministre de la Justice des constats susceptibles de motiver l'ouverture de procédures pénales. Dans la lettre, le président Mamadou Faye indique avoir transmis au ministre des pièces déclassées relatives aux comptes bancaires mouvementés par les ministres et les ministres délégués chargés des Finances. Par ailleurs, la Cour a assuré sa disponibilité pour toute information complémentaire au ministre de la Justice.
Une dizaine de hauts fonctionnaires visés
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Selon des sources de L’Observateur, beaucoup d’anciennes autorités sont concernées. Et les premières auditions vont cibler, toujours selon les mêmes sources, une dizaine de hauts fonctionnaires ayant servi en majorité au Trésor public et aux Finances. Pour élucider cette nébuleuse gestion des finances publiques entre 2019 et 2024, tout en situant les responsabilités pénales, individuelles comme collectives, une réunion technique avait été organisée mercredi dernier. Autour du procureur de la République financier, qui a hérité de l’affaire via le Parquet général, un groupe restreint de magistrats désignés et d’Officiers de police judiciaire (Opj) spécialisés ont accordé leurs violons avant le lancement des enquêtes par la Division des investigations criminelles (Dic).
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Comme annoncé par L’Observateur, l’issue de cette rencontre a marqué le véritable coup d’envoi des enquêtes judiciaires. Huit affaires jugées particulièrement incriminantes sont déjà prêtes et les personnalités incriminées seront auditionnées sur la base des conclusions explosives. Le rouleau compresseur judiciaire est donc en marche, dans un climat où l’exigence de transparence et de reddition des comptes est désormais érigée en priorité politique.