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Sidi Ould Tah : les coulisses d’une victoire

Favori des Etats africains, le Mauritanien Sidi Ould Tah a écrasé la compétition avec 76% des voix. Il succède à Akinwumi Adesina pour un mandat de cinq ans.

Sidi Ould Tah, l’ancien dirigeant de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) est devenu ce 29 mai 2025 le nouveau patron de la Banque africaine de développement (BAD). Une victoire obtenue grâce aux soutiens de nombreux pays africains et non africains. L'élection du nouveau président de la Banque africaine de développement (Bad) s'annonçait longuement, serrée, presque haletante. Il a suffi de trois tours de vote pour que la partie soit jouée et que Sidi Ould Tah, 60 ans, l’emporte haut la main, avec 76,18% des suffrages.

Sidi Ould Tah a frôlé le coup parfait : 47% des voix africaines dès le premier tour, à seulement trois points de la majorité absolue. Un quasi-plébiscite qui l’a placé sur orbite. Son challenger zambien, lui, n'a convaincu que 26% des Etats africains, un score timide qui tranchait avec sa première place au premier tour. Quant au Sénégalais Amadou Hott , il n'a recueilli que 11% des voix sur le continent.  La Sud-africaine Swanzi Tshabalala a même réuni plus de votes que lui : 13%, soit 2 points de plus.

Sidi Ould Tah : les coulisses d’une victoire

Son bilan positif à la Badea et le soutien de la ligue arabe

L’ancien ministre mauritanien de l’Economie et des Finances a manifestement compté sur le soutien infaillible des pays arabes qui, sous l’impulsion d’une Arabie Saoudite et d’un Koweit, se sont satisfaits de son bilan positif à la tête de la Badea. Il a par conséquent glané les faveurs des poids lourds du continent comme l’Egypte, l’Algérie ou le Maroc. Mieux, Sidi Ould Tah, avec le concours de la diplomatie de son pays, a su faire son marché dans certaines régions comme l’Afrique centrale où, en dehors de la RDC, il a reçu l’aval de pratiquement tous les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), à l’exception de Ndjamena. Ce qui explique en grande partie l’élimination du Tchadien Abbas Mahamat Tolli dès le premier tour.

Lire plus : https://www.pulse.sn/articles/news/abidjan-le-nouveau-president-de-la-bad-rend-visite-a-ousmane-sonko-2025053007470270032

Sidi Ould Tah : les coulisses d’une victoire

Ould Tah a également pu, au fil du vote, compter sur le ralliement des pays non régionaux, comme les Etats-Unis. Sur ce plan, l’attitude belliqueuse de l’administration Trump à l’égard de Prétoria n’a pas joué en faveur de la Sud-Africaine Swazi Bajulile Tshabalala, Washington redoutant plus que tout une alliance entre le Nigéria et l’Afrique du Sud dans une sorte de retour d’ascenseur du premier pays au profit du second. De son côté, le Sénégalais Amadou Hott n’a pu faire carton plein au sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), en dépit des efforts de Bassirou Diomaye Faye.

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