Ce 29 mai 2025, à l'issue d'un vote décisif des 81 actionnaires réunis à Abidjan pour les Assemblées annuelles, le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Ould Tah succède ainsi à Akinwumi Adesina, dont le mandat de dix ans a marqué un tournant dans le rayonnement institutionnel de la Banque.Cette élection constitue à bien des égards un choix stratégique et symbolique.
Une voix du Sud, une légitimité continentale
Face à un panel de candidats hautement qualifiés, le profil de Sidi Ould Tah s'est imposé par sa vision panafricaine inclusive, son expérience éprouvée dans la réforme des institutions financières, et sa capacité à construire des ponts entre les États, les régions et les partenaires de développement. Originaire de Mauritanie, Sidi Ould Tah cumule plus de 30 ans d'expérience dans l'économie du développement, la finance publique et la coopération internationale.
)
Sa feuille de route
Depuis 2015, il dirigeait la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu'il a profondément modernisée et repositionnée comme un acteur clé de l'architecture financière du continent.Son élection incarne une volonté des actionnaires de la BAD de ramener la Banque plus près des réalités des États, tout en maintenant une exigence d'efficacité, de souveraineté et de réactivité. Homme de consensus, de dialogue et de réforme, Sidi Ould Tah bénéficie d'une reconnaissance transversale — tant auprès des pays francophones qu'anglophones, des institutions continentales que de la société civile africaine.
Lire plus : https://www.pulse.sn/articles/business/bad-qui-succedera-a-akinwumi-adesina-2025052912181676317
)
Dans son discours d'acceptation, le nouveau président a appelé à " réancrer la Banque dans les priorités concrètes des Africains ", en plaçant au cœur de son mandat l'industrialisation du continent, l'investissement dans les infrastructures de base, la transformation agricole, et l'autonomisation des femmes et des jeunes. Sa feuille de route repose sur trois piliers : une BAD plus proche des États, capable de mieux adapter ses instruments aux besoins locaux, une BAD plus agile, qui accélère ses décaissements et réduit les délais de mise en œuvre des projets et une BAD plus souveraine, qui investit davantage dans le capital africain — fiscal, naturel, humain, commercial et financier.
)