C’est l’un des pays les plus dangereux au monde et pourtant, il suscite l’intérêt croissant des touristes. Malgré l’insécurité et les guerres, la Somalie connaît actuellement une "discrète augmentation du nombre de touristes étrangers" selon CNN qui s’interroge sur les raisons de ce frémissement soudain pour une destination plus réputée pour ses guerres que pour la beauté de ses paysages.
&format=jpeg)
Située à l’extrémité orientale de la Corne de l’Afrique, la Somalie n’est qu’un grain de poussière sur la carte du tourisme international. Le pays a accueilli seulement 10 000 touristes en 2024 (en provenance majoritairement des États-Unis, de Chine et de Turquie) selon les chiffres du ministère du Tourisme somalien. Un chiffre certes très modeste mais en hausse de 50% par rapport à l’année précédente. À titre de comparaison, le Maroc, première destination touristique du continent africain, a reçu 17,4 millions de voyageurs sur son sol l’année dernière.
Mogadiscio, capitale à haut risque
James Willcox, fondateur de l'agence de voyages d'aventure Untamed Borders, spécialisé dans les excursions dans les contrées les plus inaccessibles, confirme que la demande pour la Somalie est en hausse. En 2024, sa société a organisé treize voyages en groupe à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, contre seulement deux l’année précédente. "Mogadiscio est la destination la plus risquée où opère Untamed Borders", ose-t-il auprès de nos confrères de CNN même s’il organise des voyages à Mogadiscio depuis plus de dix ans sans incident. "Le risque d'attaques est bien réel. Tous les rares lieux d'hébergement pour les touristes internationaux sont des cibles potentielles", ajoute James Willcox.
&format=jpeg)
Mais alors, pourquoi prendre le risque de visiter la Somalie ? D’abord, l’État d’Afrique de l’Est a basculé vers un système numérique de visas électroniques visant à simplifier les procédures d'entrée et à accroître le nombre de visiteurs depuis le 1er septembre dernier. Si cette mesure simplifie bien sûr les choses, elle n’explique pas à elle seule la hausse du nombre de visiteurs étrangers.
Le tourisme de l’extrême a de plus en plus d'adeptes
La Somalie profite de la démocratisation du tourisme de l’extrême. Faisant fi des recommandations et des alertes rouges, des visiteurs en quête de sensations fortes n’hésitent plus à franchir les frontières de pays déconseillés aux Occidentaux comme l’Iran, la Corée du Nord, la Syrie, l’Irak et l’Ukraine pour s’offrir un bol d’adrénaline. "J’étais un peu nerveuse, je n’ai pas vraiment dit à ma famille où j’allais mais depuis notre arrivée, je me sens tout à fait à l’aise, en totale sécurité", témoigne une touriste américaine en vacances avec son mari sur TV5 Monde.
Un sacré budget
&format=jpeg)
Avant la Somalie, le couple a déjà exploré l’Afghanistan, l’Iran et la Corée du Nord. Passer ses vacances dans un pays dangereux n’est pas à la portée de toutes les bourses. Pour ce séjour tout compris, le couple débourse chaque jour 1 000 dollars pour le forfait, le visa, l’hébergement, la nourriture et… l’escorte armée, quasiment obligatoire dans ce coin du monde où les voyageurs ne sont pas forcément les bienvenus. Preuve de la dangerosité du pays, une attaque sur une plage de Mogadiscio a fait au moins trente-sept morts en août 2024. La France déconseille fortement à ses ressortissants "tout déplacement, sur l’ensemble du territoire somalien, où la situation demeure extrêmement dégradée".


&format=jpeg)
)
&format=jpeg)
&format=jpeg)
&format=jpeg)