Ici, ce sont les femmes qui commandent
)
Bien que la grande majorité des sociétés à travers le monde aient évolué vers un modèle patriarcal, quelques communautés isolées, perpétuent jusqu’à aujourd’hui des traditions matriarcales, complètement à l’opposé des normes sociales de leur pays. Chez elles, les mères sont les piliers de la communauté.
Le droit de paternité revient à la femme
Les femmes transmettent leur nom de famille à leurs enfants et lèguent leur propriété à leurs filles. Dans certaines sociétés, le mariage n’existe pas et les femmes sont libres de choisir leurs amants tout au long de leur vie. D’autres sont même allées jusqu’à bannir les hommes de leur village.
Chez les Mosuo, l’amour se vit sans contrat de mariage, sans contraintes morales, au seul rythme des sentiments. L’homme n’y connaît pas le statut de père, seulement d’oncle. La règle lui impose de quitter la chambre de l’amante avant le lever du jour, c’est la coutume du zouhun, le « mariage à pieds ». C’est également la femme qui porte le nom de la famille et tient les rênes de la maison. Le patrimoine est transmis de mère en fille.
Guinée-Bissau : les Bijagos
)
L’île de Canhabaque (3 500 habitants), est gouvernée par une reine. Il existe aussi un roi, mais son rôle y est limité. La maison est la propriété de la femme et l’homme emménage chez sa femme. Chaque village est également dirigé par un conseil de femmes élu pour un mandat à vie où les hommes sont interdits. Pendant toute la durée de la retraite, il est interdit de se couper les cheveux, et pour les laver, il faut utiliser une boue spéciale. Les femmes sont tenues de s’abstenir sexuellement et de vivre humblement. Elles doivent également faire preuve de générosité et offrir des coquillages, du bois et de l’eau potable (qu’elles vont chercher tous les matins) au Conseil des femmes et aux gens du village.
Inde : les Khasis et Jaintias
)
Les femmes des tribus Khasis du Meghalaya, une région nichée au pied de l’Himalaya, sont les uniques héritières du patrimoine familial, détiennent les richesses, transmettent leur nom aux enfants et prennent les décisions du couple. À l’inverse, les hommes ne jouissent d’aucun droit de succession et dépendent souvent de leur épouse pour les questions matérielles.
Indonésie : les Minangkabau
)
Les Minangkabaus sont célèbres en Indonésie et en Malaisie pour leur système social matrilinéaire, dans lequel toute la propriété héréditaire est transmise de mère en fille et l’arbre généalogique est centré sur les femmes. Le père biologique n’est pas le tuteur de l’enfant, c’est l’oncle (mamak) qui tient ce rôle. Pendant la cérémonie du mariage, l’épouse va chercher son mari chez lui avec les femmes de sa famille, le mari entre dans le groupe familial de son épouse.
Kenya : les Samburu et Turkana
)
Près du Mont Kenya à 300 km au nord de Nairobi, des femmes Samburu et Turkana se sont regroupées pour fonder Tumai, un village interdit aux hommes, à l’exception des enfants mâles, jusqu’à ce qu’ils soient adultes. Le village est né des difficultés rencontrées par de nombreuses épouses divorcées, répudiées ou battues par leurs maris.
États-Unis : les Navajos
)
La vie sociale de la tribu amérindienne Navajo est agencée autour des femmes, selon un système matrilinéaire, dans lequel titres, noms et propriétés sont transmis par lignage féminin. Une femme du groupe ne peut épouser un membre de son clan mais doit rejoindre l’un des 50 groupes Navajos dispersés dans la vaste réserve.
Mexique : les Zapothèques
)
Depuis toujours, les femmes de la ville de Juchitan, dans le sud du pays, jouissent d’un pouvoir et d’une indépendance rares dans une société patriarcale comme celle du Mexique. Les femmes ont leur espace : le commerce, l’organisation des fêtes, la maison, la rue. Les hommes : l’agriculture, la pêche, la politique et le bistrot.
Source : idrc-crdi.ca