L’annonce a suscité une réaction immédiate. Juan Branco, ancien conseil d’Ousmane Sonko durant ses années d’opposant, s’est insurgé contre le recours du Sénégal au cabinet d’affaires Gide pour défendre ses intérêts dans un arbitrage récemment ouvert. « L’absence de rupture dans les liens avec les cabinets qui représentaient les intérêts du régime précédent et servent encore le système me pose question », a-t-il déclaré, dans des propos rapportés par Les Échos.
L'avocat Juan Branco, le 24 février 2020 LP-Sarah Andersen AFFAIRE BENJAMIN GRIVEAUX
Très critique, l’avocat français déplore également la mise à l’écart de ses confrères sénégalais. « Mes confrères sont écartés systématiquement du contentieux par l’administration, qui n’a en réalité pas changé de mains. Ce sont eux pourtant qui ont porté la révolution », martèle-t-il. Selon Branco, ces avocats ont joué un rôle crucial dans la défense des droits et de l’opposition sous l’ancien régime, parfois au prix de leur carrière et de leur sécurité. « Ils l’ont fait sans rien attendre ni espérer, si ce n’est au prix de la destruction de leur vie », a-t-il souligné, saluant leur courage et appelant à une reconnaissance officielle de leur engagement. Pour lui, le choix de recourir à des cabinets internationaux « à des prix stratosphériques » traduit une forme de mépris envers les praticiens locaux. « Ils ont donné une rare leçon au monde et ouvert une voie qui les inscrit déjà dans l’Histoire », a-t-il conclu, non sans émotion.


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