Pulse logo
Pulse Region
PUBLICITÉ

Cheikh Niass sonne l’alarme : Walfadjri au bord du gouffre

Alors que WalfQuotidien célébrait la parution de son 10 000e numéro, l’ambiance n’était pas à la fête. Dans un discours sans langue de bois, Me Cheikh Niass, PDG du Groupe Walfadjri, a tiré la sonnette d’alarme. Il dénonce une pression fiscale « violente », l’absence d’aide à la presse depuis plus d’un an, et un environnement économique devenu étouffant pour les médias indépendants.

Alors que WalfQuotidien fêtait la parution de son 10 000e numéro, l’heure n’était pas à la fête au sein du groupe de presse fondé par feu Sidy Lamine Niass. À cette occasion hautement symbolique, Me Cheikh Niass, actuel PDG de Walfadjri, a choisi de prendre la parole pour évoquer, sans fard, les difficultés profondes que traverse son entreprise. Son discours, à la fois lucide et alarmant, résonne comme un cri d’alerte adressé à l’État et à l’ensemble des acteurs du paysage médiatique sénégalais.

walf

walf

Une pression fiscale asphyxiante

PUBLICITÉ

Dans son adresse, Me Cheikh Niass a d’abord dénoncé la pression fiscale « inédite et violente » qui pèse sur les épaules du groupe. Selon lui, les exigences de l’administration fiscale sont devenues difficilement soutenables pour une entreprise de presse en crise. À cela s’ajoute le non-versement de l’aide à la presse, gelée depuis plus de 15 mois, qui prive Walfadjri comme d'autres organes d’un soutien pourtant vital dans un secteur structurellement fragile. « Cela fait bientôt sept ans que je suis aux commandes du groupe, mais c’est avec la récente alternance politique que je mesure réellement le défi immense de pérenniser un groupe de presse comme Walfadjri », a-t-il déclaré avec gravité.

Recommandé Pour Vous
News
Senegal Société
2025-11-04T10:42:49+00:00
Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) s’insurge contre la nouvelle procédure d’enregistrement des bénéficiaires du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP). L’organisation pointe une décision unilatérale du ministère de la Communication, prise en dehors du cadre légal prévu par le décret de 2021.
News
Senegal Société
2025-11-04T13:26:08+00:00
Seule dans sa chambre, en pleine nuit, M. D. S., 23 ans, élève et mère célibataire d’un enfant, a vécu un accouchement dramatique. Enceinte de 23 semaines sans le savoir, elle a expulsé ce qu’elle a décrit comme un «sachet d’eau taché de sang», avant que sa mère ne l’enterre à la hâte derrière la maison familiale.
bébé
News
Senegal Société
2025-11-04T17:48:59+00:00
Le chroniqueur Ameth Ndoye a été inculpé par le Doyen des juges d’instruction pour offense au chef de l’État et diffusion de fausses nouvelles. Si le parquet avait requis son placement sous mandat de dépôt, le juge a finalement opté pour un contrôle à distance par bracelet électronique.
Cheikh Niass sonne l’alarme : Walfadjri au bord du gouffre

Une survie au jour le jour

PUBLICITÉ

Le dirigeant n’a pas masqué l’ampleur des difficultés financières que connaît le groupe. Selon lui, Walfadjri fonctionne littéralement à découvert depuis plusieurs mois. Ce qui permet encore au média de tenir debout, ce sont les facilités bancaires et la compréhension de ses partenaires financiers. « Sans leur soutien, nous aurions déjà commencé à accumuler des arriérés de salaires, comme c’est malheureusement le cas dans d’autres maisons de presse », a-t-il précisé. Un aveu qui témoigne d’une gestion de crise permanente, et d’un équilibre devenu précaire, voire instable. Malgré les efforts internes pour maintenir la production éditoriale, l’érosion des ressources publicitaires, notamment celles provenant des institutions publiques, creuse un peu plus chaque jour le gouffre dans lequel risquent de s’engouffrer les médias indépendants.

LIRE AUSSI : https://www.pulse.sn/articles/news/walf-un-invite-tombe-en-syncope-en-plein-direct-video-2025040711165468764

Un malaise général dans la presse

PUBLICITÉ
Cheikh Niass

Cheikh Niass

Au-delà du cas particulier de Walfadjri, Cheikh Niass met en lumière une crise plus large qui touche l’ensemble de la presse sénégalaise. Il évoque une forme de marginalisation économique des médias privés, traduite par la raréfaction des contrats de communication de l’État, la défiance de certaines autorités envers les patrons de presse, et l'absence d'une politique claire de soutien au secteur. « De mémoire de jeune entrepreneur, jamais je n’ai connu autant de difficultés à honorer les charges fixes de l’entreprise que durant ces derniers mois », a-t-il reconnu. Dans un contexte de réorganisation politique post-alternance, plusieurs acteurs du secteur estiment que les médias indépendants paient le prix de leur liberté de ton ou de leur passé éditorial. Pour Cheikh Niass, ce climat délétère risque d’affaiblir durablement un pilier fondamental de la démocratie : la presse libre.

Un Appel à un sursaut collectif

PUBLICITÉ

Face à cette situation préoccupante, le patron de Walfadjri lance un appel à l’État, mais aussi à l’opinion publique et aux partenaires du secteur privé, pour un véritable sursaut. Il plaide pour un soutien structurel à la presse, davantage basé sur des critères objectifs, et pour une meilleure redistribution des ressources publicitaires publiques, souvent accaparées par quelques groupes. « Nous avons besoin de réformes profondes et de règles du jeu claires pour que les entreprises de presse puissent survivre sans se compromettre », a-t-il conclu.

Abonnez-vous pour recevoir des mises à jour quotidiennes.