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« Da nga woddo glace » – Une humiliation verbale tourne à la bagarre et au procès

Une dispute aux relents d’humiliation et de violences a conduit un animateur culturel et la femme de son ami devant le tribunal de Mbour. Entre insultes, morsures et passivité troublante du mari, la justice a tranché en condamnant les deux protagonistes à des peines avec sursis. Une affaire aux airs de drame domestique déguisé.
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C’est une scène presque théâtrale qui s’est rejouée devant le tribunal de grande instance de Mbour. Un animateur culturel, au casier judiciaire vierge, s’est retrouvé face à la justice, accusé d’avoir agressé Mme K.B., l’épouse de son propre ami. La raison de leur affrontement ? Une humiliation verbale jugée insupportable par l’accusé : « Elle m’a traité d’impuissant », a-t-il déclaré à la barre.

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Une provocation publique

Selon le journal Le Témoin, présent à l’audience, l’altercation aurait commencé lorsque Mme K.B. aurait publiquement insulté l’animateur, l’accusant de « ne pas être un homme », allant jusqu’à employer l’expression en wolof « da nga woddo glace ». Elle aurait même dénoué son pagne devant lui, geste que l’homme dit avoir pris comme une ultime provocation. Furieux, il décide de sortir son téléphone pour filmer la scène. C’est alors que la situation dégénère : Mme K.B. s’attaque à lui, le mord au doigt. La dispute vire à la bagarre, sous les yeux... de son propre mari.

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Un mari silencieux, un tribunal perplexe

Les témoignages recueillis durant l’audience révèlent un élément troublant : le mari de Mme K.B., présent au moment des faits, n’est pas intervenu. Son inertie a choqué plus d’un, poussant même la défense de la dame à le qualifier d’« homme faible et complaisant ». Me Fadel Fally, avocat de Mme K.B., plaide la légitime défense. Il affirme que sa cliente a été battue, blessée au menton, sans qu’aucune protection ne lui soit apportée par son époux. À l’opposé, Me Omar Sène, défenseur de l’animateur, décrit son client comme « calme, sans passif judiciaire », et accuse Mme K.B. de manipulation , selon lui, elle se serait mutilée pour charger son client.

Jugement équilibré, tension intacte

Face à ces versions radicalement opposées, le tribunal a tranché avec prudence. L’animateur culturel a été condamné à trois mois de prison avec sursis, tandis que Mme K.B. a écopé de un mois avec sursis. La justice a reconnu des torts partagés, estimant que chacun avait, à sa manière, franchi les limites.

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