Les circonstances de la mort de Talla Keïta, un jeune homme de 18 ans habitant la commune de Rosso, font polémique. D’après plusieurs sources locales et des témoignages recueillis sur place, le défunt aurait été victime de violences policières lors d’une interpellation survenue le 18 juin. Grièvement blessé, il aurait succombé à ses blessures ce dimanche 22 juin, provoquant la colère et la consternation au sein de la population.
Selon les habitants, ce sont deux agents des forces de l’ordre qui auraient procédé à l’interpellation de Talla Keïta, dans des circonstances encore floues. Ces derniers l’auraient battu avec une rare brutalité, causant des blessures internes ayant conduit à sa mort quelques jours plus tard. La version des forces de sécurité n’a, pour l’heure, pas été rendue publique, mais la famille du défunt réclame justice, tout comme une grande partie des habitants de Rosso qui dénoncent « un crime couvert par l’uniforme ».
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Appel à une enquête indépendante
Face à l’émotion grandissante, l’Association pour la Protection des Droits Humains (APDH) a publié un communiqué appelant à une action rapide et rigoureuse du parquet de Saint-Louis. L’organisation qualifie cette affaire de « violation grave des droits fondamentaux » et demande que toute la lumière soit faite , « Nous demandons au procureur du Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis de diligenter une enquête impartiale. Il est impératif que les responsables répondent de leurs actes, conformément à la loi. » L’APDH a également interpellé le Directeur Général de la Police nationale ainsi que le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, les exhortant à renforcer les mécanismes de contrôle au sein des forces de l’ordre et à exiger un comportement exemplaire de leurs agents.
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"Silence des autorités, tension sur le terrain"
Alors que les autorités policières n'ont pas encore officiellement communiqué sur l’affaire, la tension reste vive à Rosso. Des mouvements spontanés de protestation ont été observés devant le poste de police de la commune, et plusieurs associations locales menacent d’organiser des marches pacifiques si des sanctions ne sont pas prises. La mort de Talla Keïta intervient dans un contexte de plus en plus tendu entre la jeunesse et les forces de sécurité, dans plusieurs régions du pays. Ce nouveau drame ravive les craintes liées aux abus policiers et remet sur la table la question du respect des droits humains dans les interventions de routine.