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Décès de Mor Seck : l’autopsie accable, la famille crie à la bavure policière

Décédé le 11 juin après plusieurs jours d’agonie, Mor Seck, réparateur de téléphones à Thiaroye, aurait succombé à un choc infectieux causé par une péritonite. Mais derrière ce tableau médical se cachent des accusations de bavure policière que la famille du défunt continue de brandir, autopsie à l’appui.
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Le mystère s’épaissit autour du décès de Mor Seck, 39 ans, dont les résultats de l’autopsie, rendus publics ce week-end, confortent les soupçons d’une mort violente dans un contexte d’arrestation brutale. Selon le rapport médico-légal relayé par L’Observateur, le jeune homme a succombé à un choc infectieux consécutif à une péritonite aiguë généralisée, elle-même causée par une perforation gastrique. Mais les détails cliniques vont bien au-delà d’une simple pathologie : les médecins ont relevé un épanchement liquidien abdominal, une hépatisation pulmonaire bilatérale, un hydrothorax, une stéatose hépatique aiguë, ainsi que des lésions rénales liées à un état de choc. Plus troublant encore , la présence d’un hématome au cuir chevelu laisse penser à un traumatisme crânien.

Décès de Mor Seck : l’autopsie accable, la famille crie à la bavure policière

Une interpellation controversée

Le 23 mai, aux alentours de 18h, Mor Seck est interpellé près du Terminus de bus de Thiaroye, alors qu’il rentrait du travail. Des hommes en civil, qui se révéleront plus tard être des policiers, l’accusent d’un "geste de dédain", selon le témoignage de son frère. Après une fouille, ils l’emmènent, menotté et violemment frappé, d’abord à la station Yeumbeul, puis au poste de police de Yeumbeul-Nord. Il ne sera relâché que vers 2 heures du matin, très affaibli.

Une lente agonie avant la mort

Mor Seck, souffrant, ne s’en remettra jamais. Le 8 juin, lendemain de la Tabaski, il est évacué d’urgence à l’hôpital de Pikine. Un scanner révèle des lésions internes sévères, nécessitant une intervention chirurgicale. Il décède trois jours plus tard, le 11 juin 2024.

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Des voix qui s’élèvent pour la justice

Pour Khadim Seck, père du défunt, il ne fait aucun doute que son fils a été battu à mort. « Les résultats de l’autopsie confirment ce que nous disons depuis le début », déclare-t-il, appelant à ce que justice soit rendue. La famille a déposé plainte, et le procureur de la République a confié l’enquête à la Division des investigations criminelles (DIC).

De son côté, le commissariat de Yeumbeul-Nord nie toute implication, affirmant n’avoir jamais procédé à l’interpellation d’un individu du nom de Mor Seck.

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