La situation de Farba Ngom, député et maire d'Agnam, détenu à la prison de Rebeuss dans le cadre d’une affaire instruite par le pôle financier, devient de plus en plus critique. Selon ses proches, ses avocats et un rapport d’expertise médicale indépendant, son état de santé ne permet plus une détention prolongée. Ce rapport, commandé par le juge d’instruction lui-même, a été rédigé par le professeur Alassane Mbaye, éminent cardiologue à l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff. Le spécialiste y affirme sans détour que : « l'état de santé du député Mouhamadou Ngom dit Farba n'est pas compatible avec la vie en milieu carcéral. »
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Un diagnostic lourd, qui relance le débat sur les conditions de détention des détenus malades au Sénégal. Les avocats de Farba Ngom n’ont pas tardé à agir : une demande de mise en liberté provisoire a été introduite en début de semaine auprès du président du collège des juges d’instruction du pôle financier judiciaire. Selon la défense, le droit à la santé ne saurait être sacrifié sur l’autel de la procédure. « Il est tout à fait possible d’administrer la justice sans mettre en péril ce qui est plus cher que la justice elle-même : l’humanité », plaident-ils.
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Ce nouvel élément juridique pourrait peser lourd dans le cours de la procédure. Car si la loi prévoit des aménagements de peine ou des libérations provisoires pour raisons médicales, leur application reste rare et sujette à appréciation. Le dossier de Farba Ngom risque donc de devenir un test juridique et moral, à la croisée des chemins entre justice et compassion.
En attendant la réponse du juge, la santé du député continue de se dégrader, selon ses proches. Une détérioration qui pourrait, si elle n’est pas prise en compte rapidement, entraîner des conséquences irréversibles. L’opinion publique reste suspendue à une décision qui pourrait faire date.