La société civile devait présenter son rapport d’évaluation de la première année du régime Diomaye-Sonko dans les locaux du Bureau régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme. Mais la cérémonie a été délocalisée à la dernière minute à la Fondation Frierich Ebert. La raison ? Le climat politique en a décidé autrement. Alioune Tine, le défenseur des droits humains a tenu à justifier cette délocalisation de dernière minute, révélatrice des tensions actuelles entre le pouvoir et la société civile, suite à la sortie musclée du Premier ministre, Ousmane Sonk qui a decrété la tolérance zéro..
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Les risques d'un incident diplomatique
«La rencontre n'était pas prévue ici», confie-t-il. «Mais à la suite d'une charge, particulièrement féroce, contre la société civile et les militants des droits de l'homme, j'ai reçu un appel hier (vendredi) me disant : Alioune, le climat est tel que nous voulons éviter les risques d'un incident diplomatique.» Il était alors entre dix et onze heures. En quelques heures seulement, ses équipes ont dû se mettre en quête d'un nouveau refuge, loin des symboles trop officiels. «Et donc, hier (vendredi), nous avons cherché un autre lieu et nous remercions la Fondation Friedrich Ebert qui a accepté de nous recevoir dans ses locaux», ajoute Alioune Tine, repris par L'OBS.
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«Une posture qui démontre que, derrière cet épisode logistique, se cache en réalité un choix : celui de refuser la confrontation après les propos particulièrement virulents du Premier ministre, Ousmane Sonko, à l'endroit de la société civile sénégalaise, dont il a qualifié les membres de «fumiers». C'était en marge de l'installation du Conseil national de son parti, Pastef-Les Patriotes, au King Fahd Palace.