Violences conjugales au Sénégal : que disent les chiffres ?

Les chiffres sur les violences conjugales révélées par l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) font froid dans le dos.

La Cellule-genre du ministère de la Santé, qui a organisé, hier mardi 10 décembre 2024, une Journée Genre et lutte contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) donne des chiffres effarants.

Au Sénégal, "70 % des femmes mariées sont victimes de violences conjugales", révèle la coordonnatrice de la Cellule Genre du ministère de la Santé et de l'Action sociale, Aminata Diouf Ndiaye, citant une enquête menée par l'ANSD sur les violences basées sur le genre au Sénégal.

Mme Ndiaye déclare : "Les résultats de l'enquête de référence réalisée en 2023-2024 par l'Agence nationale de la démographie montrent que trois femmes sur dix au Sénégal subissent une forme de violence, qu’elle soit physique, sexuelle, psychologique ou économique."

Elle a également souligné que "89,2 % des femmes non mariées déclarent avoir été victimes d'une de ces formes de violences. Quant aux violences conjugales, elles concernent 70 % des femmes mariées".

Mbour : près de 34 000 filles victimes de violences basés sur le genre

Une étude menée dans le cadre du projet SANSAS ("Sunu Wergu Yaram, Sunu Yite") révèle qu'environ 34 000 filles âgées de 7 à 18 ans ont été victimes de violences basées sur le genre dans le département de Mbour ( Petite-Côte).

Ces chiffres alarmants mettent en lumière une problématique urgente et nécessitent une mobilisation collective pour garantir la protection des jeunes filles.

« L’étude a révélé des données inquiétantes, ce qui nous a poussés à développer un plan de plaidoyer pour sensibiliser les autorités au phénomène et promouvoir l’accès aux Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR).

Il est temps de briser les tabous et de libérer la parole », souligne Lamine Sow, responsable de projets à SANSAS.