Tout commence le lundi 10 novembre 2025. Ce jour-là, relate L'OBS, S. Kane, déficiente mentale, se retrouve dans une situation délicate, elle a utilisé, à ses fins personnelles, de l’argent appartenant à sa belle-mère. Craignant les réprimandes, voire les représailles, elle réussit à s’échapper du domicile conjugal. À 13 heures, profitant d’un moment d’inattention de son mari et de sa belle-famille, elle s’éclipse et erre plusieurs heures dans les rues animées de Mbour.
Vers 18 heures, son chemin croise celui d’un homme au visage inconnu, M. Niang. Les enquêteurs révéleront plus tard qu’il fait partie d’un trio partageant une chambre de fortune à Saly Cristal. Selon les premiers éléments, M. Niang profite immédiatement de la fragilité manifeste de la jeune femme. Il lui propose de l’accompagner, l’emmène jusqu’à la fameuse chambre où il loge avec ses deux compagnons, Saloum Saloum et E. Diassy, et referme la porte derrière eux.. À partir de ce moment, les jours qui suivent se confondent. De lundi soir à jeudi matin, la chambre de Saly Cristal se transforme en geôle, où les trois hommes se relaient tour à tour pour abuser sexuellement de la jeune femme. La séquestration est totale, porte verrouillée, aucun mouvement permis, aucune possibilité de fuir.
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De multiples déchirures hyménales
Le jeudi 13 novembre, aux environs de 10 heures, lorsque l’excitation et la cruauté n’ont plus de prise sur eux, les trois individus décident de s’en débarrasser. Ils ouvrent la porte, la poussent vers l’extérieur et la laissent, épuisée, traumatisée, errer de nouveau hors de la chambre, comme on jette un déchet une fois «utilisé». Dans un état de faiblesse extrême, la jeune femme retrouve malgré tout le chemin de son domicile. Elle semble hagarde, profondément abattue, victime de douleurs abdominales intenses. Immédiatement, elle est conduite à l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro de Mbour, où le gynécologue note dans son rapport médical «de multiples déchirures hyménales», confirmant la violence extrême des actes subis.
Les aveux de ses bourreaux
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Le lendemain, alors qu’elle revient au commissariat pour les besoins de l’enquête, accompagnée de sa belle-sœur, un événement inattendu survient. Dans les couloirs, elle aperçoit soudain l’un de ses bourreaux, M. Niang, arrêté la veille… pour ivresse publique manifeste (IPM) lors d’une opération de sécurisation dans la zone de la Petite-Côte. La victime le désigne immédiatement. M. Niang est sorti de sa cellule et confronté à elle. D’abord, il nie. Mais il change de version. Il admet avoir eu des rapports sexuels avec la jeune femme et accable ses deux acolytes, qu’il présente comme les principaux artisans des abus prolongés. Activement recherchés, les deux hommes A. K. Diop alias «Saloum Saloum» et E. Diassy vont quelques jours plus tard tomber dans les mailles du filet des éléments de la police urbaine de Saly Portudal. Lors de leur audition, ils avouent à leur tour les faits, sans détour. Ils reconnaissent avoir séquestré la jeune femme pendant trois jours, l’avoir violée à tour de rôle et à plusieurs reprises, dans cette chambre verrouillée. Au terme de leur garde à vue, les trois mis en cause sont déférés le lundi 24 novembre 2025 devant le parquet de Mbour, où un mandat de dépôt est décerné contre eux.


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