Selon une vaste étude internationale publiée dans The Lancet, la France fait partie des pays où l’incidence du cancer est la plus élevée au monde, avec près de 390 nouveaux cas pour 100 000 habitants. Ce constat alarmant s’explique par une combinaison de facteurs liés aux modes de vie, à l’environnement et au vieillissement de la population. Malgré tout, la France se distingue aussi par un taux de mortalité en baisse grâce à des traitements de plus en plus efficaces.
&format=jpeg)
Un triste constat mondial
Jusqu’à présent, les comparaisons internationales portaient surtout sur la mortalité. L’étude du Global Burden of Disease (GBD), pilotée par l’Institut pour la mesure et l’évaluation de la santé (IHME) à Seattle, s’est cette fois concentrée sur l’incidence des cancers dans 204 pays et territoires. En neutralisant les différences d’âge, les chercheurs montrent que la France et Monaco arrivent en tête, avec respectivement 389,4 et 491,3 cas pour 100 000 habitants. Le cancer représente aujourd’hui 27 % des décès en France, devant les maladies cardio-neurovasculaires (21,4 %).
Comprendre le paradoxe français
Les chercheurs du GBD soulignent que cette forte incidence ne signifie pas forcément un système de santé défaillant. Au contraire, elle traduit une meilleure détection et une espérance de vie plus longue, qui augmente mécaniquement la probabilité de développer un cancer.
Mais les auteurs pointent aussi le poids du tabac, de l’alcool et des expositions environnementales (pesticides, métaux lourds, perturbateurs endocriniens) comme des déterminants majeurs du risque en France. « La France reste l’un des pays d’Europe où la consommation d’alcool et de tabac demeure élevée, ce qui pèse lourdement sur l’incidence », précisent les auteurs dans The Lancet (2025).
Lire plus : https://www.pulse.sn/articles/lifestyle/cancer-des-ovaires-connaissez-vous-les-symptomes-2025100912574429827
Des chiffres inquiétants mais des soins performants
Si la France figure en haut du classement pour le nombre de cancers, elle affiche aussi l’un des taux de mortalité les plus faibles d’Europe. Entre 1990 et 2023, la mortalité liée au cancer a chuté de 184,7 à 136,8 décès pour 100 000 habitants. Cette baisse s’explique par les progrès thérapeutiques (immunothérapie, dépistage ciblé, personnalisation des traitements) et une meilleure prise en charge précoce.
Quelles perspectives pour la France ?
&format=jpeg)
L’étude du Lancet relance le débat sur les politiques de santé publique. Les experts appellent à renforcer les stratégies de prévention : réduction du tabagisme, limitation de l’alcool, amélioration de la qualité de l’air et de l’alimentation. Les auteurs soulignent aussi les limites de leurs travaux : les disparités régionales, la qualité des registres de cancers et les biais liés aux dépistages doivent être mieux intégrés dans les futures analyses. Prochaine étape : le suivi du plan décennal contre le cancer 2021–2030, dont les effets devront être évalués à la lumière de ces nouvelles données.
Source : Passeport Sante