Les chiffres donnent le vertige. En l’espace de quelques mois, 5 192 personnes ont été interceptées par les forces de défense et de sécurité FDS alors qu’elles tentaient de quitter clandestinement le territoire. 407 individus ont été remis à la justice, principalement pour trafic illicite de migrants ou complicité d’organisation de départs. Le plus tragique reste toutefois les 105 corps sans vie retrouvés après le chavirement d’embarcations de fortune.
Malgré les efforts des autorités, près de 46 000 migrants, venus de plusieurs pays d’Afrique, ont réussi à rallier les îles Canaries, principal point d’entrée vers l’Europe via l’Atlantique. Ces chiffres, publiés par l’APS, révèlent l’ampleur du phénomène et l’urgence d’une réponse coordonnée.
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C’est dans ce contexte que l’État a annoncé la création du Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI). Ce nouvel organe, placé sous l’autorité du Premier ministre, regroupe plusieurs départements ministériels pour mutualiser les moyens et les stratégies de lutte.
L'objectif est de renforcer la prévention, démanteler les réseaux de passeurs, surveiller les zones sensibles du littoral, mais aussi travailler sur les causes profondes de cette migration : le chômage, le manque de perspectives pour la jeunesse, et l’attrait d’un « ailleurs » souvent idéalisé.
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Le gouvernement promet une approche plus globale, combinant répression ciblée, sensibilisation communautaire et programmes d’insertion économique. Mais sur le terrain, la réalité reste rude. Chaque départ avorté, chaque embarcation chavirée, rappelle l’urgence de solutions durables et d’une coopération régionale plus soutenue.
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Alors que les départs clandestins se poursuivent malgré les risques, la création du CILMI apparaît comme un signal fort de la part des autorités. Mais pour espérer freiner durablement l’hémorragie migratoire, les experts s’accordent à dire que la réponse doit aller au-delà de la sécurité. Sans une amélioration tangible des conditions de vie des jeunes, la mer restera, pour beaucoup, un dernier recours.