Une opération de grande envergure, menée dans la plus grande discrétion par les éléments du poste de police de Bargny, a permis de mettre un coup d’arrêt à un projet de migration irrégulière vers les côtes espagnoles. Sous la coordination du lieutenant Babacar Ly, les forces de l’ordre ont effectué une descente dans la nuit, vers 2h30 du matin, dans une habitation désaffectée du quartier Miname, sur le littoral de Bargny. Cette intervention, déclenchée suite à un renseignement jugé fiable, a conduit à l’interpellation de 30 candidats à l’émigration irrégulière, parmi lesquels 16 femmes et 3 enfants âgés de 2, 5 et 7 ans. Selon des sources policières citées par Seneweb, le groupe s’apprêtait à embarquer dans une pirogue à destination des îles Canaries, dans le sud de l’Espagne. Les candidats, pour la plupart des ressortissants étrangers, avaient été dissimulés dans cette maison en attendant le signal de départ.
Des profils venus de toute l’Afrique de l’Ouest
émigration clandestine
Les premières vérifications ont permis d’établir la nationalité des personnes interpellées : 24 sont de nationalité guinéenne, 4 viennent de Côte d’Ivoire, 2 sont originaires du Mali. La Guinée représente donc l’écrasante majorité des candidats, hommes et femmes confondus. Les auditions menées par les enquêteurs ont également permis de découvrir l’existence d’un système de recrutement et de financement organisé, avec des tarifs compris entre 250.000 et 400.000 F CFA par personne.
Un recruteur identifié
Les migrants interrogés ont désigné un certain A.T. Ba, ressortissant guinéen résidant à Pikine, comme étant le principal recruteur. Ce dernier aurait orchestré le rassemblement des candidats, en lien avec d’autres complices basés dans la banlieue dakaroise. Selon les témoignages recueillis, d’autres groupes étaient également en préparation dans d’autres localités, notamment sur la plage de Bata à Rufisque, laissant penser que le réseau démantelé ne représente qu’une branche d’une organisation plus vaste.
Kafiutine - immigration clandestine
Des fuites possibles lors de l’intervention
Les policiers n’écartent pas l’hypothèse que plusieurs candidats aient pu échapper au dispositif lors de l’opération. Des recherches sont en cours pour les localiser, tandis que les 30 personnes arrêtées ont été placées en garde à vue. L’enquête, confiée à la police judiciaire, vise désormais à démanteler l’ensemble de la filière, identifier les organisateurs, et remonter les filières de financement.