La scène politique ivoirienne s’embrase à l’approche du scrutin présidentiel du 25 octobre. Lundi, le procureur de la République, Oumar Braman Koné, a annoncé l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de onze personnes, accusées notamment « d’acte terroriste, complot contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel, dégradation et incendie volontaires de véhicules ». Selon le parquet, dans la nuit du 1er au 2 août, un bus de transport public a été incendié et une voiture de police dégradée dans la commune populaire de Yopougon.
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Les policiers présents auraient été « molestés par des individus cagoulés, armés de machettes, gourdins, armes à feu et cocktails incendiaires ». Parmi les personnes arrêtées figurent plusieurs membres du Parti des peuples africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation politique dirigée par l’ex-président Laurent Gbagbo. Lors de leurs auditions, certains ont désigné comme instigateurs Lida Kouassi Moïse, ancien ministre de la Défense, et Koné Boubakar, ambassadeur à la retraite, eux aussi interpellés le week-end dernier. Le procureur affirme que ces violences visaient à « instaurer un climat de terreur et à intimider la population » après l’annonce de la candidature du président sortant, Alassane Ouattara, à un quatrième mandat. De son côté, le PPA-CI dénonce « une opération d’intimidation et de répression » ainsi qu’un « harcèlement judiciaire et politique », tout en niant toute implication dans ces faits.
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Ces inculpations interviennent dans un contexte politique particulièrement tendu. Plusieurs figures de l’opposition ont été exclues de la course présidentielle par décision de justice. En juin, des membres de la jeunesse du PDCI, principal parti d’opposition, avaient déjà été arrêtés pour trouble à l’ordre public. Samedi dernier, des milliers de militants du PPA-CI et du PDCI ont manifesté pacifiquement à Yopougon pour contester la candidature d’Alassane Ouattara et exiger la réintégration de leurs leaders sur les listes électorales.