Ce jeudi, le Tribunal de Grande Instance de Thiès a été le théâtre d’une scène inhabituelle. Devant ses grilles, des élèves venus de différents établissements scolaires de la ville se sont rassemblés en masse pour soutenir leurs camarades traduits devant le parquet dans une affaire de fuites d’épreuves.
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Les mis en cause, soupçonnés d’avoir participé à la divulgation d’épreuves de composition, ont été interpellés, puis déférés devant le procureur. Une procédure judiciaire qui a profondément bouleversé leurs camarades. Assis à même le sol, sous un soleil accablant, filles et garçons ont crié leur incompréhension et leur détresse. Des pancartes improvisées, des prières à peine murmurées, et surtout des larmes. « Ils sont jeunes, ce ne sont pas des criminels », lâche une élève en sanglots, tandis qu’une autre ajoute : « Nous voulons juste qu’ils reviennent à l’école avec nous. »
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Certains enseignants, informés du rassemblement, ont également exprimé leur inquiétude face à la tournure judiciaire que prend cette affaire. « Il faut sanctionner les fautifs, oui, mais avec discernement. Ce sont des adolescents. L’impact sur leur avenir est immense », confie un professeur sous couvert d’anonymat. Du côté de l’administration judiciaire, le procureur reste pour l’instant silencieux. Les charges qui pèsent sur les élèves n’ont pas été rendues publiques dans le détail, mais des sources judiciaires évoquent des soupçons sérieux de participation active à la fuite et à la diffusion des épreuves, notamment via les réseaux sociaux.
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En attendant, la pression monte sur les marches du tribunal. Les élèves refusent de rentrer. Pour eux, il s’agit d’un combat pour leurs camarades, mais aussi pour une jeunesse souvent livrée à elle-même dans un système éducatif en crise. Et ce matin-là, à Thiès, leurs pleurs valaient bien des discours.