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Les dessous de la libération de Sophie Gladima

L’ex-ministre des Mines et de la Géologie, Aïssatou Sophie Gladima, a obtenu une liberté provisoire et placée sous bracelet électronique.
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Incarcérée depuis le 21 mai 2025 pour des malversations présumées portant sur 73 millions de francs Cfa, Sophie Gladima, l’ancienne ministre des Mines et de la Géologie sous le régime du Président Macky Sall a obtenu, ce lundi 7 juillet, une liberté provisoire sous bracelet électronique. Mairesse en exercice de la commune de Joal, Mme Gladima était détenue au Camp pénal de Dakar dans le cadre de cette procédure instruite par la Haute Cour de justice. Elle a toujours contesté vigoureusement les faits qui lui sont reprochés. Convaincue de sa probité, elle avait fait le choix de la détention plutôt que du paiement d’une caution, refusant, selon ses proches, «de donner l’image d’une culpabilité achetée».

Les dessous de la libération de Sophie Gladima

Les secrets d'une libération

Selon les infos de L'OBS, la libération d’Aïssatou Sophie Gladima n’est pas le fruit d’un recours formulé par sa défense. Elle procède, selon ses avocats, d’une décision spontanée de la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice. Contacté par L’Observateur, Me Michel Simel Basse, membre du pool d’avocats de l’ancienne ministre, insiste sur cette nuance essentielle: «Mme Aïssatou Sophie Gladima n’a pas été élargie sur la base d’une demande de ses conseils. Il s’agit d’une libération d’office, décidée de manière autonome par la Commission d’instruction.»

L’avocat précise que cette mesure a été prise en toute indépendance, sans sollicitation formelle de la défense. «Le pool s’est contenté d’accompagner sa cliente, convoquée ce lundi 7 juillet, à 11 heures, devant la Commission», explique-t-il. Une démarche qui, selon lui, traduit une conviction intime du juge instructeur. Pourtant, les avocats avaient bien introduit une requête aux fins de mise en liberté provisoire. Mais celle-ci a été rejetée par la même Commission, et la décision de rejet leur a été notifiée le vendredi précédent. Etonnamment, la notification du rejet était accompagnée d’une convocation adressée à leur cliente, fixée au lundi matin.

Les dessous de la libération de Sophie Gladima

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«Elle est autorisée à circuler dans les régions de Dakar et Thiès»

Un revirement inattendu, qui, selon Me Basse, conforte la thèse selon laquelle cette mise en liberté sous bracelet électronique relève d’une initiative propre à la juridiction. Me Michel Simel Basse tient à lever toute équivoque : la libération sous bracelet électronique de Mme Aïssatou Sophie Gladima n’est en aucun cas la conséquence d’une demande de mainlevée introduite par la défense. Elle procède, insiste-t-il, d’une initiative exclusive de la Commission d’instruction, fondée sur les dispositions du Code de procédure pénale. Une précision qu’il martèle avec vigueur, soucieux de rétablir la vérité des faits. « Le juge s’est appuyé sur l’article 138, qui permet à une juridiction d’instruction, en l’occurrence, la Commission de la Haute Cour, de substituer à la détention provisoire une liberté surveillée avec port du bracelet électronique», explique-t-il.

L’avocat souligne en outre que la Commission d’instruction a pris en compte les impératifs professionnels de sa cliente dans la définition du périmètre de sa liberté surveillée. «Madame Gladima est autorisée à circuler dans les régions de Dakar et Thiès, ce qui lui permet d’assurer ses fonctions de mairesse de Joal et de poursuivre ses activités académiques», précise-t-il. Désormais placée sous contrôle judiciaire strict, avec port obligatoire du bracelet électronique, l’ancienne ministre reste assignée à résidence dans les limites fixées par la juridiction. Un tournant procédural dans une affaire qui reste, à bien des égards, encore à instruire.

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