Le Centre International de Conférences Abdou Diouf (CICAD) a été ce mercredi le théâtre d’un discours particulièrement incisif du Premier ministre Ousmane Sonko. Devant un parterre d’acteurs de l’administration publique, il a déroulé les grandes lignes de l’agenda national de transformation du secteur public, mais aussi et surtout, tiré la sonnette d’alarme sur la dérive de certains fonctionnaires devenus indécemment riches. « Il faut que chaque fonctionnaire comprenne qu’on ne peut pas être milliardaire avec simplement leur statut. Pour être milliardaire, il faut faire un autre choix », a-t-il martelé, dans un ton grave, dénonçant une tendance devenue presque banale au Sénégal , celle de l’enrichissement ostentatoire, souvent sans base légitime.
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Le chef du gouvernement pointe du doigt un système rongé par la corruption, l’impunité et la normalisation de l’injustifiable. « Ces dernières années, on a vu ce phénomène et cela n’a pas heurté les Sénégalais. Des fonctionnaires qui font étalage d’un niveau de richesse que rien ne peut justifier, quel que soit le niveau de rémunération », déplore-t-il. Cette déclaration s’inscrit dans la continuité du discours de rupture porté par le tandem Diomaye–Sonko, qui fait de la moralisation de la vie publique une priorité nationale. Pour Ousmane Sonko, il ne peut y avoir de réforme sérieuse de l’administration sans un assainissement profond de la masse salariale et une révision de l’éthique professionnelle. La question de la rationalisation des dépenses publiques, notamment celles liées aux salaires et primes des agents de l’État, devient ainsi centrale dans les orientations du nouveau gouvernement. Ce dernier veut mettre fin aux privilèges excessifs, aux doublons de postes et aux détournements souvent maquillés sous des pratiques administratives tolérées. Plus qu’une critique, le message de Sonko sonne comme un avertissement.
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La refondation annoncée de la fonction publique ne pourra se faire sans confrontation avec des intérêts enracinés. Mais le Premier ministre semble déterminé à ouvrir ce chantier délicat, pour restaurer la confiance entre l’administration et les citoyens, et surtout, réconcilier la rémunération avec le mérite.