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C’est un verdict historique en République démocratique du Congo. Après quatre heures d’audience, la Haute Cour militaire de Kinshasa a reconnu coupable Joseph Kabila, président de la RDC de 2001 à 2019, de plusieurs chefs d’accusation : crimes de guerre, trahison, organisation d’un mouvement insurrectionnel et complicité avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Âgé de 54 ans, l’ancien président, absent du procès car en exil depuis plus de deux ans, a été désigné par la Cour comme « le chef de la coalition AFC/M23 », branche politico-militaire active dans l’est du pays.
Les juges ont motivé leur décision en retraçant les liens présumés entre Kabila et le mouvement rebelle. Selon l’accusation, il aurait joué un rôle central dans la création de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), structure politique associée au M23. La condamnation ne se limite pas à la peine capitale. La juridiction militaire a également ordonné à Joseph Kabila de verser plus de 33 milliards de dollars de dommages et intérêts à l’État congolais, aux provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi qu’aux associations de victimes. Pour ses partisans, il s’agit d’un procès politique. Emmanuel Shadary, secrétaire permanent du PPRD, le parti fondé par l’ex-président, a dénoncé « une vaste blague » et un jugement dicté par des considérations partisanes. Le verdict survient dans un contexte particulièrement tendu à l’est du pays.
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Depuis le début de l’année 2025, les combats entre le M23, soutenu par Kigali, et l’armée congolaise se sont intensifiés, avec la prise de Goma en janvier puis de Bukavu en février. Une situation qui accentue le drame humanitaire dans une région en proie à des violences depuis plus de 30 ans.