Éric Zemmour, qui a longtemps bousculé la campagne au point de rebattre les cartes de la bataille du second tour, a échoué en quatrième position à 7%, dimanche, loin derrière Jean-Luc Mélenchon (22%) et le duo gagnant Marine Le Pen (23,4%) et Emmanuel Macron (27,6%). “Nous nous projetons déjà vers l’avenir”, a lancé le candidat défait devant ses partisans, qu’il a appelés à voter pour la candidate du Rassemblement National au second tour. Élections législatives, avenir de son parti, livre: que va devenir Éric Zemmour? Éléments de réponse.
“Je ne m’en tiendrai pas là. Reconquête n’abandonnera rien tant que la France ne sera pas reconquise. Je vous dirai très vite la forme que prendra notre action.” Dimanche soir, Éric Zemmour a connu un lourd revers après avoir espéré jouer les trouble-fêtes à la présidentielle. L’ancien polémiste veut désormais “se tourner vers l’avenir” et a déjà commencé à préparer l’après.
- Devenir député
Le premier souhait du patron de Reconquête serait de devenir député lors des prochaines élections législatives en juin prochain, rapporte BFMTV. Mais où se présentera-t-il ? La décision n’a pas encore été prise.
Plusieurs pistes sont envisagées, notamment dans le 17e arrondissement de Paris, dans le Vaucluse et dans le Var. “On va évidemment regarder de très près tous les scores dans le Sud-Est dans les prochains jours et il ira là où la situation lui est le plus favorable,” confie un membre de son entourage à BFMTV.com.
- Structurer Reconquête !
L’ex-journaliste va s’atteler à structurer son parti Reconquête!, crée il y a seulement 8 mois et comptant plus de 100.000 adhérents. “Les drapeaux qui ont flotté au Trocadéro ne s’abaisseront plus jamais”, a-t-il promis à ses militants.
“On va inscrire Reconquête! dans la durée avec des élus, des techniciens, tout en veillant à un équilibre entre le local et notre organisation au niveau national”, assure Gilbert Payet, ancien préfet devenu “conseiller technique et juridique” d’Éric Zemmour.
L’essayiste de 63 ans devrait logiquement prendre la tête du parti, “tout simplement parce qu’on ne lance pas un congrès en quelques semaines”, précise M. Payet. “Je le vois assez mal s’occuper au quotidien d’un parti, calmer les égos, gérer les loyers des antennes locales… Je pense que ça pourrait l’ennuyer très vite”, confie l’historien Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite.
- Obtenir un groupe à l’Assemblée nationale
L’objectif principal pour Reconquête sera d’obtenir un groupe à l’Assemblée nationale, soit au moins l’élection de 15 députés. “On va essayer de couvrir à peu près toutes les circonscriptions de France”, assure M. Payet.
Même si aucun candidat n’a encore été désigné, plusieurs figures fortes du parti devraient briguer des investitures, comme Stanislas Rigault, le président de Génération Z, ou encore Antoine Diers, le directeur adjoint de la stratégie de campagne. De son côté, Marion Maréchal devrait aussi être candidate, peut-être dans le Morbihan, terre de naissance de son grand-père, Jean-Marie Le Pen.
- Trouver des accords avec Les Républicains
Le seul point positif de la soirée pour Éric Zemmour est qu’il termine devant la candidate Les Républicains, Valérie Pécresse (4,8%). Des accords lors des législatives sont donc espérés avec le parti de droite. “J’espère qu’Éric Ciotti et d’autres tireront les conséquences et qu’à partir de là on pourra construire avec lui, avec eux, quelque chose en commun, et ce, dès les législatives, dans le cadre d’une grande coalition”, indiquait Marion Maréchal dans le journal Nice Matin jeudi.
Le parti d’Éric Zemmour, qui prône “l’union des droites” depuis plusieurs mois, devrait être “très souple sur les profils ou sur l’ancrage local”, confie un membre de l’équipe de campagne.
À l’heure actuelle, Reconquête! ne compte qu'un seul député sortant. Il s’agit de l’ex-LR, Guillaume Peltier, député dans le Loir-et-Cher, qui a rejoint le candidat d’extrême droite en janvier dernier.
- Écrire un livre
Enfin, l’ancien journaliste devrait écrire un nouveau livre dans les prochains mois. “Je pense que j’écrirai un livre. J’ai beaucoup appris, compris sur les médias, la démocratie, la vie politique. Pas toujours en bien... J’aurai beaucoup de choses à dire”, avait-il déclaré début avril.
Selon BFMTV, l’essayiste a exclu de reprendre un poste de polémiste à la télévision.