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C’est une mutation linguistique discrète mais révélatrice. Longtemps, l’expression « Diomaye moy Sonko » a été le cri de ralliement des partisans du duo exécutif qui symbolisait l’alternance tant espérée. Mais depuis quelques jours, un nouveau mot d’ordre prend le relais dans les cercles militants : « Diomaye moy Absa » note nos confrères de Senenews. Ce slogan, qui met en lumière la figure montante d’Absa Faye, seconde épouse du président, suscite interrogations et interprétations multiples.
Sur les réseaux sociaux, notamment sur X (ex-Twitter), Facebook ou TikTok, de nombreux comptes, parfois influents, relayent ce nouveau mantra. Loin d’être anodin, ce changement est perçu par certains comme un signe de repositionnement politique, voire d’un rééquilibrage stratégique au sein du cercle présidentiel.
Une Première Dame qui gagne en visibilité
Absa Faye, jusque-là discrète, s’impose peu à peu dans l’espace public. Récemment présente lors de cérémonies officielles et de visites d’État, elle incarne pour beaucoup une image de sérénité et de loyauté. Son nom devient un marqueur de soutien direct au président Diomaye, surtout dans un contexte de rumeurs persistantes sur d’éventuelles frictions avec le Premier ministre Ousmane Sonko.
Des tensions supposées, jamais confirmées
Si aucune déclaration officielle ne vient confirmer un différend entre Sonko et la Première dame, la multiplication des interprétations en ligne alimente la spéculation. Certains observateurs y voient une tentative délibérée de décrédibiliser le tandem Sonko-Diomaye. D’autres y décèlent une réelle évolution dans les rapports de pouvoir, où l’influence institutionnelle du Premier ministre serait de plus en plus contestée, y compris de manière symbolique.
Guerre d’images ou vraie rupture ?
Le slogan « Diomaye moy Absa » n’est peut-être qu’un effet de mode numérique, mais il révèle une chose : l’opinion publique s’interroge sur l’équilibre du pouvoir exécutif. Derrière les hashtags, une lutte silencieuse semble s’engager ; celle de la narration politique, où les symboles comptent autant que les actes.
Dans un Sénégal où l’accession au pouvoir s’est faite dans la promesse de transparence et de rupture, les moindres signes de fissure sont scrutés. Et si ce débat autour d’un slogan révèle surtout le besoin de clarté, de stabilité et d’unité à la tête de l’État, il rappelle aussi que la communication politique se joue désormais autant dans les couloirs institutionnels que dans les tendances virales des réseaux sociaux.