Bercés par le rêve d’une carrière à l’étranger, ils deviennent des proies faciles pour les agents véreux qui leur font miroiter la “chance de leur vie”. Chaque année, des milliers d’aspirants footballeurs sont dupés et exploités par des agents qui n’en ont souvent que le nom. C'est le cas du jeune joueur Cheikh Touré, qui était venu au Ghana il y a une semaine. Le jeune footballeur, âgé de moins de 20 ans, était parti rejoindre son ami d'enfance à Kumasi, à 250 kilomètres d'Accra, la capitale ghanéenne. Et de Kumasi, les recruteurs promettaient de lui trouver un contrat au Maroc. Malheureusement, le rêve de devenir footballeur professionnel s'est transformé en cauchemar. Les soi-disant recruteurs s'avèrent être les ravisseurs qui l'ont enlevé et tué.
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Mais au-delà du cas Cheikh Touré, l’inquiétude grandit à Yeumbeul, d’où était originaire le jeune homme. Malgré l’implication du gouvernement sénégalais et la collaboration des autorités ghanéennes, plusieurs familles restent sans nouvelles d’autres jeunes footballeurs partis au Ghana dans les mêmes conditions, rapportent des sources de L'OBS. Hier lundi 20 octobre 2025, encore, deux familles se sont signalées pour alerter sur la disparition de leurs fils, deux frères, qui auraient été «retenus» sur place.
Selon leurs témoignages recueillis par L'OBS, la première vague de jeunes avait quitté le Sénégal après avoir rempli des formulaires présentés comme des documents officiels, avant qu’une date butoir ne leur soit fixée pour rejoindre le Ghana. Mais à leur arrivée, ces jeunes auraient été piégés, puis retenus dans un lieu fermé, contraints d’appeler leurs familles pour demander l’envoi de fortes sommes d’argent, prétendument destinées à régler des frais de séjour dans un soi-disant hôtel.
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La seconde vague, elle, aurait quitté le pays sur la base de recommandations d’amis ou d’anciens coéquipiers déjà installés au Ghana, souvent originaires des mêmes quartiers ou clubs de football de banlieue. Ce mode opératoire rappelle tristement celui du réseau Qnet, une vaste affaire d’escroquerie qui avait, à l’époque, entraîné la séquestration de nombreux jeunes Ouest-Africains au Sénégal. Ce scandale avait nécessité une intervention musclée de la gendarmerie, aboutissant au démantèlement du réseau et à la libération de plusieurs victimes retenues contre leur gré.