La santé mentale semble se dégrader depuis plusieurs années. Certaines zones au Sénégal sont particulièrement touchées par le suicide et les tentatives de suicide. L’Enquête nationale sur les maladies non transmissibles STEPS dresse une radiographie saisissante des facteurs de risque qui minent la santé des Sénégalais. Entre suicides, violences multiformes, alcool et tabac, les chiffres vertigineux montrent des régions où les prévalences sont largement au-dessus de la moyenne nationale.
Fatick, la région où il y a plus de suicides, Matam et Tambacounda en alerte rouge
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Avec une moyenne nationale de 13 %, le suicide apparaît comme un problème majeur de santé mentale. Certaines régions dépassent largement cette norme. Fatick caracole en tête avec un taux effarant de 26,9 %, soit plus du double de la moyenne. Matam (20,8 %) et Tambacounda (20,2 %) suivent de près. Sédhiou (19,7 %) et Dakar (18,3 %) affichent également des taux alarmants. À l’inverse, Thiès (5,9 %) et Kédougou (6,5 %) restent bien en dessous de la moyenne nationale, constituant de rares exceptions dans ce panorama dramatique.
Le Sénégal au-dessus de la moyenne mondiale avec 9,4 suicides pour 100 000 habitants
Le taux de suicide au Sénégal est de 9,4 pour 100 000 habitants, un pourcentage légèrement au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 9 suicides pour 100 000 habitants. La révélation est faite par la psychiatre Aida Sylla en service au Centre national hospitalier universitaire (CHU) de Fann, à Dakar. A l'en croire, "ces données sur le Sénégal montrent que le suicide n’est pas un acte étranger dans le pays et sur le continent."‘’Les causes étaient essentiellement le sentiment d’honneur bafouée, la passion, le sentiment de culpabilité’’, précise-t-elle, citant les travaux de la fondatrice de la première école d’institutrices d’Afrique, à Gorée.
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’L’overdose de médicaments, l’ingurgitation d’acide, ou soude caustique ou encore khémé [en wolof] ont été les modes opératoires les plus usités dans ces cas-là, tandis que les motifs les plus évoqués étaient les conflits familiaux et de couples’’, a-t-elle signalé. La psychiatre au CHU de Fann a, en outre, indiqué que 439 cas de tentatives de suicide ont été recensés au service de réanimation de l’hôpital Principal de Dakar, entre 1992 et 1996.