Vendredi, à la barre des flagrants délits du tribunal de Pikine-Guédiawaye, le faux lieutenant des Douanes M. A. a adopté, dès le départ, le système de dénégation. Pour lui, rapporte L'OBS, il n’a été qu’un simple intermédiaire de C. S, un homme qu’il dit avoir «souvent rencontré, sans être son ami». Mais pour les plaignants, la version est tout autre : le prévenu est bien le complice actif du fugitif Seck, en multipliant assurances, manœuvres et promesses de sortie de conteneurs jamais concrétisées. La première victime du duo de «transitaires», A. T., à qui C. S. avait promis le dédouanement urgent d’un conteneur.
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La partie civile affirme que lorsque le compte Wave de ce dernier s’est retrouvé plafonné, c’est Aïdara qui s'est présenté comme lieutenant des Douanes, capable de faire avancer le dossier, et elle lui a envoyé 100 000 F Cfa. À la barre, M. A. jure le contraire. «Je l’ai juste vue au commissariat. Je n’ai jamais prétendu être douanier», se défausse-t-il. La seconde victime, Mathieu Ndig Faye, a le plus perdu. Il a envoyé directement 5 millions F Cfa au retraité, à charge pour ce dernier de les transférer à C. S., dont le compte, encore une fois, avait «plafonné». Mathieu parle d’une véritable association entre les deux hommes et affirme avoir effectué 34 transactions financières sans voir la moindre sortie de conteneur. Mis en relation par un cousin depuis la France, il raconte comment le prévenu l’a rassuré, mois après mois, avant qu’il ne dépose plainte le 29 avril 2024, après plus d’un an d’attente vaine.
La troisième partie civile est le nommé Ousmane Sarr, représenté par un parent à la barre. Il dit avoir remis 460 000 F Cfa, dont 400 000 F à Maleyni pour l’assurance, carburant et paiement du chauffeur. Encore une fois, M. A. confirme avoir reçu l’argent… mais toujours «pour Cheikh». L'avocat de la défense prend la parole et relève un détail surprenant. Son client avait déjà comparu en août dans la même affaire, avant d’être relaxé parce que les plaignants eux-mêmes avaient reconnu avoir surtout traité avec C. S.. Il déplore qu'aujourd’hui, faute de mettre la main sur le principal mis en cause, porté disparu, ils reviennent à la charge contre M. A.
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L’avocat de la défense insiste : «On ne peut reprocher à mon client qu’un abus de confiance sur les 400 000 F remis par O. S. Pas une escroquerie organisée.» Le ministère public n'est pas du même avis et requiert 3 mois ferme pour usurpation de fonction et abus de confiance contre le prévenu. La défense revient pour plaider la clémence. Selon la robe noire, le retraité M. A. déjà condamné dans un volet similaire, et extrait régulièrement de prison pour répondre aux multiples plaintes liées à la même saga, trinque dur à la place du cerveau du dossier, en cavale. En rendant son délibéré, le tribunal a jugé le prévenu coupable et l'a condamné à six mois de prison assortis du sursis et au paiement intégral des dommages et intérêts, à savoir, 5 145 055 F Cfa pour Mathieu Ndig Faye, 400 000 F CFA pour Ousmane Sarr et 100 000 Fcfa pour A. T.


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