Le président burkinabé victime d’une tentative de coup d'Etat a certainement mesuré la fragilité de son pouvoir. Les armes qui l'ont porté au pouvoir peuvent bien l'en chasser. En poussant Henri Damiba à la démission, il y a un peu plus d'un an, il était sans doute conscient que son salut dépendait de la manière dont le pays est géré. Le défi sécuritaire est l'enjeu principal.
Par Mame Gor Ngom
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Et sur ce point, les choses n'ont pas bougé. Ibrahima Traoré n'arrive pas à éviter ce qu'il reprochait à ses prédécesseurs : c'est-à-dire ne pas assurer la sécurité. Des milliers de morts. Les déplacés se comptent aussi par millions, deux millions exactement.
La situation va de mal en pis. Aujourd'hui, il y a près de la moitié du territoire burkinabè qui échappe au gouvernement en place, comme le rappelle sur Rfi le journaliste Francis Kpatindé qui affirme à juste raison que ce n'est pas avec le concours des VDP, des supplétifs civils de l'armée, qu'on va pouvoir faire avancer les choses.
Il faut beaucoup plus de tact et d’intelligence pour arriver à bout de bandits bien armés et déterminés. La France est partie, l’engouement est réel, le discours nationaliste passe bien. La popularité du président actuel est réelle mais elle risque de s’étioler avec la crise qui perdure et ses dégâts incommensurables.
Le populisme ne résiste pas aux coups de boutoir d’un contexte explosif. Une semaine après avoir affirmé qu’il avait déjoué 8une tentative de coup d’État, le président de la transition a limogé le lieutenant-colonel Evrard Somda. Un an après son arrivée au pouvoir, le voilà menacé. Il doit bien surveiller ses arrières.