Pourquoi ressent-on de la culpabilité en tant que parent ?
Le parent est en charge de veiller au bien-être, à la sécurité ou encore à l’éducation de ses enfants. Une responsabilité lourde à porter au quotidien, surtout quand des aléas interviennent dans leur vie. De plus, l’accès aux connaissances sur le développement de l’enfant s’est grandement accru au cours de ces dernières années. De nombreux ouvrages traitent de cette thématique et délivrent des conseils d’éducation. Les réseaux sociaux accentuent également ce phénomène. En tant que parent, on peut alors se sentir dépourvu face aux diverses recommandations et avoir toujours l’impression de ne pas faire assez. « La notion d’être un bon ou un mauvais parent est très subjective. Il est important de se demander : à mes yeux, à quoi correspond à un bon parent ? Certains ont des attentes très hautes vis-à-vis d’eux-mêmes. Ils sont alors plus facilement en difficulté dans leur rôle de parent, ce qui leur donne l’impression d’être un mauvais père ou mère pour leurs enfants. Les injonctions sociétales peuvent aussi altérer leur capacité à se faire confiance. Ce n’est pas parce qu’on se sent coupable qu’on l’est forcément », précise Delphine Théaudin, psychologue clinicienne.
Comment se manifeste la culpabilité parentale ?
« Je ne suis pas à la hauteur », « Je ne sais pas comment éduquer mes enfants », « Je me sens nul (le) »…. Le sentiment de culpabilité est souvent corrélé à des pensées envahissantes, qui attaquent l’estime et la confiance en soi. « Par exemple, lorsque l’on est fatigué, on peut s’énerver plus que d’habitude à la maison. On peut alors se sentir coupable d’avoir réagi comme cela et s’excuser auprès de son enfant en lui expliquant pourquoi on s’est énervé. L’idée n’est pas de ne plus jamais se mettre en colère, mais de montrer à l’enfant qu’aucun parent n’est parfait », décrit la spécialiste. Un enfant apprend également à gérer ses émotions en observant ses parents. Leurs qualités, défauts, compétences ou fragilités lui offrent des repères précieux.
Comment se rassurer sur ses compétences parentales ?
On apprend à être parent avec ses enfants. Il est donc normal de tâtonner et de faire des erreurs. Plusieurs affirmations peuvent rassurer un adulte sur son rôle de parent, notamment :
« Je suis un parent qui fait de son mieux » ;
« Je n’ai pas besoin d’être parfait » ;
« Mon enfant n’a pas besoin d’un parent parfait » ;
« J’ai toujours la possibilité de faire autrement même lorsque je ne sens pas à la hauteur » ;
« Je suis le meilleur parent pour mon enfant » ;
« Je n’ai pas besoin de tout connaître pour être un bon parent ».
Bien qu’il soit parfois plus difficile de se dégager de temps personnel quand on a des enfants, il est aussi important de prendre soin de soi. Un enfant a besoin avant tout de parents qui vont bien. « Être un bon parent, c’est surtout ne pas être qu’un parent. L’enfant a besoin d’observer que l’on existe dans d’autres sphères que la parentalité. C’est ce qui lui permet de grandir, de gagner en autonomie et de progressivement se séparer de nous », rappelle Delphine Théaudin. Avoir une vie personnelle, sociale ou professionnelle nourrit la stabilité émotionnelle du parent, ce qui bénéficie directement à l’enfant.