Fada Freedy a perdu sa voix jusqu’à devenir complètement aphone
Une voix quasi rauque, qui aujourd'hui lui donne un certain charisme. Le chanteur s'est livré à quelques confidences, expliquant qu'il a vécu les pires galères avec sa voix. « Avec ma voix, j’ai vécu les pires galères, j’ai touché l’enfer », confie-t-il, sans détour dans L'OBS. Deux fois, l’artiste a perdu sa voix de manière brutale, jusqu’à devenir complètement aphone.
Fada, les reflux grastiques et les grosses graves
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La dernière remonte à l’enregistrement du morceau «Cosaan», avec son acolyte et ami de toujours, Ndongo D. « Je n’avais pas de voix. J’ai dû lutter avec elle pour la faire sortir. J’étais très en dessous de mes potentiels.» Cette épreuve n’était pas une première. Deux ans plus tôt, des reflux gastriques l’avaient déjà terrassé. «Je ne sortais que des grosses graves, comme si j’avais une autre voix. »
Le coach vocal qu’il est alors prend le dessus, il suspend immédiatement la consommation de tomates, café, gingembre, piments… «Tout ce qui brûle.» Il suit un régime drastique, renonce à des plaisirs de bouche et apprend à vivre autrement avec sa voix. « Le fait de lutter avec une voix que tu as perdue te fait trouver d’autres techniques. À défaut d’avoir ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a.»
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L'obstacle transformée en matière première artistique
Ce combat marque un tournant. Plutôt que de s’apitoyer, Faada Freddy transforme l’obstacle en matière première artistique. Il commence à creuser ses graves, à apprivoiser les nuances, à cultiver la subtilité. «Aujourd’hui, quand ça ne va pas, j’arrive à trouver d’autres techniques pour chanter.» Et mieux encore, il apprend à aimer ces limites, à en faire des zones d’expression nouvelles.
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Avec le temps, l’approche change. Fini les morceaux où il fallait prouver. « Avant, je voulais chanter avec force, déployer ma voix. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin de tout ça. La musique, ce n’est pas une démonstration de force.» Pour lui, c’est une forme de thérapie, un outil social, un acte d’une précision chirurgicale. « Il faut que ce soit bien exécuté, que les notes soient bien agencées ou ordonnées.» Faada Freddy se décrit désormais comme un créateur de Toplines, ces lignes mélodiques qui précèdent parfois même les paroles.