La testostérone, longtemps vue comme l’apanage des hommes, attire désormais l’attention des femmes, en particulier après la ménopause, lorsqu’apparaissent fatigue, baisse de moral ou perte d’élan sexuel. Ce regain d’intérêt bouscule le paysage médical : si certains y voient une réponse aux difficultés rencontrées, d’autres s’inquiètent des effets secondaires encore mal identifiés. Les chercheurs s’emparent du sujet, les débats se multiplient, et chaque nouvelle publication attire des opinions parfois contradictoires. Pourquoi ce virage ? À quoi faut-il s’attendre vraiment ?
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La testostérone, une hormone féminine souvent méconnue
Longtemps associée à l’organisme masculin, la testostérone circule pourtant aussi dans le corps féminin, où elle contribue à bien plus qu’à la sexualité. Ce sont principalement les ovaires, accompagnés dans une moindre mesure par les glandes surrénales, qui sécrètent cette hormone. Elle intervient dans la santé osseuse et musculaire, mais joue également sur l'énergie ou encore l’équilibre émotionnel.
Ce que la testostérone change vraiment chez les femmes !
Son rôle chez la femme n’a réellement attiré l’attention des scientifiques qu’il y a peu. Ainsi, la testostérone s’est invitée tardivement dans les études sur l’équilibre hormonal féminin, après avoir longtemps été reléguée derrière les œstrogènes et la progestérone. S’intéresser à elle, c’est aussi élargir le champ thérapeutique face à des troubles tels que la baisse de libido ou la fatigue inexpliquée rencontrées notamment après la ménopause.
Au début des années 2000, des études d’envergure avaient alimenté la crainte d’effets secondaires sévères liés aux traitements hormonaux substitutifs (THS), comme un surcroît de risques cardiovasculaires ou certains cancers. Bien que ces données aient par la suite été nuancées, la défiance envers les traitements hormonaux a perduré. Désormais, l’impact positif de la testostérone chez les femmes souffrant de trouble du désir sexuel hypoactif (HSDD) après la ménopause est bien documenté. Les recherches démontrent, dans la plupart des cas, une amélioration sur cette problématique.
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Pour un grand nombre de femmes, la baisse de libido est vite considérée comme un signe inévitable du temps qui passe. Pourtant, des solutions existent, même si la diminution du désir n’a pas une cause unique et peut découler de l’état de santé global ou de facteurs psychologiques. Le recours à la testostérone n’est donc pas systématique, ni adapté à toutes les situations. Chez les femmes plus jeunes, les données manquent pour soutenir son usage avant la ménopause.
Entre espoirs et zones d’ombre autour du traitement
Sur la toile fleurissent des promesses quasi miracles concernant l’action de la testostérone : regain d’énergie, mémoire stimulée ou encore ossature renforcée. Pourtant, les sources médicales appellent à la prudence. Les études actuelles ne permettent pas de garantir un effet bénéfique sur la vitalité ou l’humeur, et les différences constatées avec un placebo restent minimes.
En ce qui concerne la densité minérale des os, certaines études évoquent la perspective d’une action positive, mais sans résultats suffisamment solides pour en faire un traitement préventif ou curatif des fractures au féminin. Aucun consensus ne se dessine pour la prévention du vieillissement cérébral. Présenter la testostérone comme une réponse universelle aux désagréments de la ménopause n’est donc pas justifié au regard des connaissances actuelles.
Prescriptions : des pratiques peu encadrées et certains dangers
Actuellement, il n’existe ni en France ni aux États-Unis de spécialité pharmaceutique consacrée exclusivement à l’usage féminin de la testostérone. L’Australie fait figure d’exception, avec une formule dédiée sur son marché depuis deux décennies. Partout ailleurs, la solution consiste à utiliser, à dose réduite, des traitements initialement développés pour les hommes.
Ce mode de prescription soulève des questions de sécurité, car des apports excessifs peuvent entraîner des effets secondaires comme une acné persistante, une augmentation de la pilosité ou une chute de cheveux, et, plus rarement, des manifestations indésirables d’une plus grande gravité.
Autre difficulté : les dosages sanguins de testostérone ne se révèlent pas suffisamment fiables pour guider la prescription. Des femmes présentent des taux faibles sans souffrir de symptômes, tandis qu’à l’inverse, certains symptômes apparaissent alors que les taux paraissent dans la norme. L’indication repose donc sur l’écoute attentive des plaintes et une évaluation médicale personnalisée.
Pour limiter les effets secondaires, les formes transdermiques (gels ou patchs) sont traditionnellement préférées, car elles sont moins susceptibles de perturber le profil lipidique ou d’exercer une contrainte sur les paramètres cardiovasculaires que les comprimés ou les injections. Avant d’envisager l’introduction de la testostérone dans un parcours de soin, l’encadrement médical strict constitue une étape incontournable. Recourir à l'automédication ou effectuer des achats sur des sites non agréés expose à d’importants risques sanitaires.
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La testostérone ne représente qu’une option parmi d’autres pour améliorer la qualité de vie en période de ménopause ou en cas de baisse du désir. D’autres stratégies existent : recours à des traitements œstrogéniques, mesures hygiéno-diététiques, techniques de gestion du stress ou encore accompagnement psychothérapeutique. Échanger avec son médecin permet de mieux cibler les besoins et de privilégier les solutions dont l’efficacité et la tolérance ont été évaluées.


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