Ce qu’est la fièvre de la Vallée du Rift ?
La FVR est une maladie virale zoonotique c’est-à-dire qu’elle affecte d’abord les animaux (principalement les ruminants : moutons, chèvres, bovins, camelidés) puis peut se transmettre à l’homme. Le virus responsable appartient au genre Phlebovirus. Les épizooties chez le bétail provoquent souvent des avortements massifs et des morts chez les jeunes animaux, entraînant aussi des pertes économiques importantes pour les éleveurs.
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Symptômes et gravité chez l’humain
La majorité des infections humaines sont asymptomatiques ou bénignes (fièvre, maux de tête, courbatures, fatigue) et se résolvent en quelques jours. Toutefois, une petite proportion des cas évolue vers des formes sévères : hépatite aiguë, hémorragies, complications oculaires (rétinite pouvant conduire à une perte visuelle) ou encéphalite. Les formes graves peuvent être mortelles. Les autorités locales rapportent des cas sévères et des décès lors de cette flambée à Saint-Louis.
Mode de transmission
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Chez l’humain, les deux voies principales de contamination sont :
le contact direct avec le sang, les organes ou les liquides biologiques d’animaux infectés (exposition fréquente lors de la manipulation, de l’abattage, ou des soins vétérinaires) ;
la piqûre de moustiques infectés (Aedes, Culex et autres), vecteurs qui favorisent la dissémination en période de fortes pluies et d’inondations. À ce jour, la transmission interhumaine documentée reste extrêmement rare ou inexistante selon les autorités sanitaires ; l’essentiel du risque se situe donc autour du bétail et des moustiques.
Qui est le plus à risque ?
Les groupes à risque sont notamment : les éleveurs, bergers, ouvriers d’abattoir, vétérinaires, et toute personne manipulant de la viande crue ou des produits animaux non cuits. Les saisons de pluies intenses qui favorisent la multiplication des moustiques accroissent également le risque d’épidémie.
Mesures et précautions recommandées
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Pour limiter la transmission et se protéger, les recommandations standard reprises par les agences sanitaires internationales sont :
éviter tout contact direct avec des animaux malades, leurs cadavres ou leurs produits (sang, organes);
porter des gants et protections si le contact est inévitable ;
cuire correctement la viande et éviter la consommation de lait cru ;
pour les éleveurs et personnels d’abattoir :
utiliser des équipements de protection individuelle (gants, tabliers, lunettes),
appliquer des mesures d’hygiène strictes et signaler les avortements/animaux malades aux services vétérinaires ;
réduire l’exposition aux moustiques :
utiliser des moustiquaires,
répulsifs, éliminer les eaux stagnantes, et, si possible, mesures locales de lutte antivectorielle (larvicide, drainage des zones de reproduction) ;
respecter les consignes et restrictions édictées par les autorités sanitaires et vétérinaires locales (contrôles, isolement de troupeaux, restrictions de mouvement d’animaux).
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Au-delà du bilan humain, la fièvre de la Vallée du Rift pose de sérieux défis au système de santé et à l’élevage, pilier de l’économie nationale. Entre crainte d’une propagation plus large et nécessité de protéger les troupeaux, les autorités devront conjuguer rapidité d’action et transparence. Reste à savoir si les mesures engagées suffiront à contenir le virus et à rassurer des populations déjà fragilisées par d’autres urgences sanitaires.