La chute de cheveux est un phénomène fréquent à la ménopause, qui peut vite devenir une source d'inquiétude. En pratique, les fluctuations des œstrogènes et de la progestérone créent un déséquilibre hormonal qui rend le cuir chevelu plus vulnérable aux effets des hormones androgènes, responsables de l’affinement des cheveux... Heureusement, il est possible de minimiser ces effets ! Explications et conseils du Dr Georges Reuter, vice-président du Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV).
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La ménopause intervient souvent aux alentours de la cinquantaine et marque une transition majeure dans la vie des femmes, aussi bien physiquement que psychologiquement. Comme vous le savez sans doute, elle est caractérisée par une forte baisse des hormones féminines, principalement des œstrogènes et de la progestérone, entraînant de nombreux changements qui peuvent affecter la qualité de vie au quotidien :
Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes. La diminution des œstrogènes perturbe le système de régulation de la température, ce qui peut causer des sensations soudaines de chaleur et des sueurs nocturnes.
Fragilisation des os. La ménopause accroît le risque d’ostéoporose, car les œstrogènes jouent un rôle dans le maintien de la densité osseuse. Sans cette protection, les os deviennent plus vulnérables aux fractures.
Prise de poids et répartition différente des graisses. Les femmes peuvent observer une prise de poids et un stockage des graisses plus prononcé au niveau de l’abdomen, lié au ralentissement du métabolisme et aux changements hormonaux.
Modifications de la peau et des cheveux. La perte de l’élasticité de la peau et la chute de cheveux sont souvent rapportées, car le ralentissement de la production de collagène et d’élastine fragilise les tissus et les follicules pileux.
Troubles de l'humeur et du sommeil. L'anxiété, l'irritabilité et même la dépression sont plutôt fréquentes à cette période, en raison des changements hormonaux mais aussi de l'impact psychologique de cette transition.
Risques cardiovasculaires accrus. Les œstrogènes offrent une certaine protection cardiovasculaire et leur chute expose davantage aux risques d'hypertension, de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires.
Un accompagnement personnalisé permet souvent de mieux gérer ces effets et améliore grandement la qualité de vie pendant la ménopause !
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Quelles sont les principales causes de la perte de cheveux à la ménopause ?
La perte de cheveux à la ménopause est principalement due à des changements hormonaux, mais d'autres facteurs peuvent aussi aggraver ce phénomène...
Bouleversements hormonaux
Comme indiqué en début d'article, la chute des œstrogènes et l'augmentation relative des androgènes (hormones mâles également présentes chez les femmes) créent un déséquilibre qui peut affiner les cheveux et ralentir leur croissance. Concrètement, les follicules pileux deviennent plus petits et plus fragiles, ce qui entraîne une perte progressive de volume.
Stress oxydatif
Plus les années passent, plus notre corps est exposé au stress oxydatif, un déséquilibre entre les radicaux libres et les antioxydants. Or les radicaux libres peuvent endommager les follicules pileux, rendant les cheveux plus fragiles et favorisant leur chute.
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Carences nutritionnelles
La ménopause s’accompagne parfois d’une diminution de l’absorption de certains nutriments essentiels pour la santé des cheveux. Les carences en fer, en zinc, en vitamines D, B12 et en acides gras essentiels peuvent en effet aggraver la chute capillaire. "Mais elles sont rarement présentes en cas d'alimentation équilibrée. Le risque est plus important en cas d’alcoolisme ou de mode alimentaire très particulier", prévient le Dr Reuter.
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Facteurs génétiques
La prédisposition génétique joue malheureusement un rôle important dans la perte de cheveux. Si des femmes de votre famille ont connu une perte de cheveux à la ménopause, il est possible que vous soyez également sensible à ces changements hormonaux...
Stress émotionnel et fatigue
La ménopause peut être une période émotionnellement difficile, et le stress affecte souvent l'équilibre hormonal. Un stress prolongé ou chronique peut accentuer la perte de cheveux et nuire à leur croissance, en altérant la qualité des follicules.
Hygiène et soins capillaires inadaptés
Vous l'aurez compris, les cheveux peuvent devenir plus fins et fragiles à la ménopause. L’utilisation de produits agressifs, d’appareils chauffants fréquents, ou d’habitudes de coiffage comme les chignons serrés ou les extensions peut affaiblir davantage les follicules pileux et favoriser leur chute.
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Quels sont les signes d’une perte de cheveux liée à la ménopause ?
Les signes d’une perte de cheveux à la ménopause peuvent varier d’une femme à l’autre, mais certains symptômes sont particulièrement fréquents :
Diminution de la densité capillaire. Les cheveux deviennent plus fins et perdent leur volume global. Ce phénomène est souvent observable sur l’ensemble de la chevelure, mais plus marqué sur le dessus de la tête.
Affinement de la ligne frontale au niveau des tempes et du front. Cette dernière peut reculer légèrement, surtout si la perte de cheveux est associée à des facteurs génétiques. Elle crée parfois une impression de "calvitie féminine", bien que celle-ci reste plus diffuse que chez les hommes.
Chute de cheveux plus importante au quotidien. Si vous remarquez une quantité plus importante de cheveux dans la brosse ou le peigne, c’est un signe que la perte s’accentue. Les cheveux tombent aussi davantage lors du shampoing, car les follicules en phase de repos se détachent plus facilement.
Ralentissement de la repousse. À la ménopause, le cycle de croissance capillaire peut s’allonger. Les cheveux repoussent plus lentement, rendant les zones de perte plus visibles. Les nouveaux cheveux peuvent aussi paraître plus secs, cassants, et difficiles à coiffer, signalant une fragilité accrue des nouvelles repousses.
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Traitements : comment limiter la perte de cheveux à la ménopause et épaissir des cheveux plus fins ?
Plusieurs solutions permettent d'agir directement ou indirectement sur les causes de la chute hormonale de cheveux :
Le traitement hormonal substitutif (THS) : Ce dernier aide à stabiliser les niveaux d’œstrogènes et à atténuer certains effets secondaires de la ménopause, y compris la chute de cheveux. "Le THS peut favoriser la croissance des cheveux chez certaines femmes en compensant le déclin hormonal", indique le Dr Reuter. Il est toutefois nécessaire de consulter un médecin pour évaluer ses bénéfices et ses risques potentiels !
Le minoxidil : Ce traitement en lotion, disponible en pharmacie, est souvent recommandé pour le traitement de l’alopécie androgénétique. Il stimule la microcirculation du cuir chevelu, renforçant les follicules et retardant leur atrophie. Les résultats peuvent être visibles après quelques mois d'utilisation régulière.
Les sérums fortifiants : Des sérums enrichis en peptides, acides aminés, et extraits de plantes aident à revitaliser le cuir chevelu et à densifier les cheveux. Appliqués en massage, ils favorisent la circulation et soutiennent la santé capillaire.
Ces traitements innovants, seuls ou combinés, peuvent grandement aider à limiter la perte de cheveux chez les femmes ménopausées. Utilisés en complément de soins capillaires adaptés et d’une bonne hygiène de vie, ils maximisent les chances de préserver la santé et la densité de la chevelure.
SOURCE : Santé Magazine