"Des pleurs plus que des cris"
Hamidou Sané, oncle maternel des jumelles Adama et Awa rejoue le film du drame qui frappe la ville de Ziguinchor. Une fille a tué sa jumelle lors d’une dispute familiale. La famille est alertée par les cris. Hamidou Sané, oncle maternel des jumelles, travaille dans son atelier lorsqu’il les entend, des pleurs, plus que des cris.
"Nous avons pris des pagnes pour l’envelopper..."
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« J’ai entendu des gens qui criaient et qui s’interrogeaient : « Est-ce qu’Adama est morte ?» J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé directement dans la chambre où ma nièce gisait, sur le dos, dans une mare de sang. Ses yeux étaient révulsés. Nous avons pris des pagnes pour l’envelopper et j’ai aussitôt demandé à mes neveux de faire venir un taxi. Nous l’avons transportée d’urgence à l’hôpital de la Paix…», dit l’oncle, dans des propos repris par L'OBS.
Le sang a trop coulé
"La blessure est trop profonde, la région touchée trop sensible et le sang a trop coulé… Adama n’a pas pu tenir jusqu’à la salle d’opération", rajoute l’oncle, la voix et le cœur brisés. L’oncle se rappelle encore des paroles qui ont endeuillé pour toujours la famille. « C’est fini pour elle. Adama est partie», nous ont dit les médecins.
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C’est l’heure de la prière du Vendredi. Au domicile des jumelles, les policiers du Commissariat central de Ziguinchor sont déjà sur place pour les premières constatations d’usage. Tandis qu’Adama pousse son dernier râle, Awa Bodian, meurtrière présumée de sa jumelle, est arrêtée.
Le papa des jumelles entendu par la police
A la police, elle raconte encore et encore les circonstances qui ont mené à un tel drame. Le père des jumelles, Bakary, surnommé "Akai" est entendu, ainsi que tous les témoins de la scène. Tous ont vu la paire de ciseaux, certains l’ont même touchée. « Je dois vous avouer que c’est très dur pour notre famille», confie encore Hamidou Sané. La famille qui attend le corps, est désormais écartelée dans sa douleur.