Le 27 juillet 2025, aux premières heures de la nuit, les agents de la Direction spéciale de cybersécurité (DSC) frappent fort. À l’aéroport international Blaise Diagne, ils interpellent El Hadji Assane Demba, plus connu sous le pseudonyme de Leuk Daour, alors qu’il tentait discrètement de quitter le pays. Une arrestation qui survient dans un contexte brûlant , l’homme est soupçonné d’être l’un des cerveaux techniques derrière les plateformes pornographiques attribuées à Kocc Barma, alias El Hadji Babacar Dioum. Dans sa parution du 1er août, Libération révèle que le mandat de dépôt contre Leuk Daour a été signé par le doyen des juges. Il est poursuivi pour une série de délits extrêmement graves : association de malfaiteurs, diffusion d’images à caractère pornographique, atteinte à l’intimité, extorsion, collecte illicite de données personnelles, pédopornographie et usage de photomontages à caractère sexuel.
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Des messages accablants
La chute de Leuk Daour s’est accélérée après la publication d’échanges WhatsApp interceptés par les enquêteurs. Le jour même où Kocc Barma a été incarcéré, il écrivait à un contact , « Bro, il ne parlera pas, il a assuré walahi ». Une tentative de rassurer son entourage, mais aussi une preuve troublante de sa proximité avec Kocc. Poussé à s’expliquer, il a tenté de minimiser l’échange, évoquant un "mensonge pour calmer". Peine perdue , une note vocale retrouvée sur son téléphone contredit cette version, où il déclare : « On est tranquille walahi azim », en référence à une avocate supposée les protéger.
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Pseudonyme, sites porno et sextape
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L’enquête technique, menée par la DSC, est accablante. L’analyse du MacBook Pro de Kocc a révélé que les paramètres des sites seneporno, babiporno et boydakar étaient tous associés à une adresse e-mail et un pseudonyme liés à Leuk Daour. Pire encore, le téléphone de l’accusé contenait une sextape tournée au Point E, mettant en scène une femme identifiée sous les initiales P.S., qui a affirmé n’avoir jamais donné son consentement pour être filmée. Face aux enquêteurs, Demba a tenté de se justifier, parlant d’un enregistrement à usage privé une défense jugée faible compte tenu des charges retenues.
Un passé déjà sulfureux
Ce n’est pas la première fois que Leuk Daour a maille à partir avec la justice. Selon Libération, il avait déjà été condamné en 2013 à un mois de prison ferme pour accès frauduleux à un système informatique. Aujourd’hui, c’est un tout autre calibre d’accusations qui le guette. Le dossier “Kocc Barma”, qui semblait déjà explosif, révèle jour après jour une machinerie numérique bien huilée, reposant sur un réseau de complicités, avec à sa tête, des figures désormais dans le viseur de la justice sénégalaise.