La précipitation avec laquelle Attijari cherche à expulser Bocar Samba Dièye n’est pas anodine. D’après Libération, la manœuvre s’appuie sur une ordonnance de référé rendue le 13 avril 2017 par le tribunal hors classe de Dakar, autorisant l’expulsion de l’opérateur économique des immeubles identifiés par les titres fonciers n° 8403/GR, 16.702/GR et 16.294/GR. L’ordonnance avait été obtenue sans que M. Dièye ne soit entendu par le juge, sur la base d’une créance estimée à 7 milliards FCFA. Or, le 22 septembre dernier, le tribunal de Commerce a rétabli l’homme d’affaires dans la possession de ses biens après opposition. Selon le quotidien, l’expertise du 7 septembre 2020, homologuée par la Cour d’appel de Dakar, a mis en lumière des pratiques bancaires contestables : anatocisme, agios exorbitants, capitalisation abusive d’intérêts.
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Cette expertise avait recalculé le solde réel du compte, aboutissant à un résultat en faveur de Bocar Samba Dièye, estimé à plus de 879 millions FCFA. Pour les avocats de l’homme d’affaires, la tentative d’Attijari constitue un « enrichissement sans cause ». De plus, les titres fonciers portent une mention provisoire qui permet à M. Dièye de préserver ses droits acquis et d’empêcher une vente aux enchères précipitée. Le dossier a par ailleurs connu plusieurs rebondissements devant la Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’OHADA et la Cour suprême du Sénégal. Attijari s’est appuyée sur des décisions anciennes, parfois contradictoires, pour justifier ses démarches, alors que la justice sénégalaise avait annulé certaines procédures de saisie. Aujourd’hui, l’affaire reste pendante, entre offensive judiciaire et contestations d’expertises.
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Mais pour Libération, ces batailles juridiques révèlent surtout l’acharnement d’une banque déterminée à s’approprier des biens immobiliers qui, en l’état, appartiennent toujours à Bocar Samba Dièye. Ce dernier a d’ailleurs déposé une plainte avec constitution de partie civile pour escroquerie et recel d’immeubles contre la banque et son directeur général.