La Gambie est une nouvelle fois secouée par un drame lié aux mutilations génitales féminines (MGF). La police a annoncé mercredi l’inculpation de trois femmes après le décès tragique d’un nourrisson d’un mois, victime d’une excision présumée dans la ville de Wellingara (ouest). Selon les autorités, le bébé a été transporté d’urgence à l’hôpital de Banjul, mais est décédé à son arrivée, des suites d’une hémorragie massive. La date exacte du drame n’a pas été communiquée.
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L’auteure présumée de l’excision a été placée en détention provisoire par le tribunal de Brikama et risque la prison à perpétuité. Les deux autres femmes, poursuivies pour complicité, ont été libérées sous caution. En Gambie, les MGF sont interdites depuis 2015, mais restent largement répandues : selon l’Unicef, 73 % des femmes et filles âgées de 15 à 49 ans en ont été victimes. Les défenseurs des droits humains rappellent que cette pratique, souvent justifiée par des arguments culturels ou religieux, entraîne de graves conséquences : douleurs, infections, hémorragies, stérilité, complications lors de l’accouchement et parfois la mort.
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Selon une étude de l’Université de Birmingham publiée en 2023, environ 44 320 filles et jeunes femmes meurent chaque année des suites de MGF dans les pays où elles sont pratiquées. L’ancien président Yahya Jammeh avait interdit cette pratique il y a dix ans, affirmant qu’elle n’était pas prescrite par l’islam. Mais sur le terrain, la loi peine encore à s’imposer face au poids des traditions.