Le Soudan vit l’un des chapitres les plus sombres de son histoire récente. D’après une analyse des données de l’ONG Acled relayée par l’AFP, au moins 1.545 civils ont perdu la vie en octobre 2025, un record depuis le déclenchement du conflit en avril 2023 entre les forces armées soudanaises et les paramilitaires des FSR. Toutes victimes confondues, plus de 3.000 personnes ont été tuées au cours du seul mois d’octobre, soit presque autant qu’en octobre 2024 (3.240 morts, dont 966 civils), une période déjà marquée par une recrudescence des violences dans l’État d’Al-Jazira, au centre du pays. Acled, qui recense les victimes à travers des sources médiatiques, institutionnelles et locales jugées fiables, fait état de près de 49.800 morts depuis le début de la guerre, dont environ 15.300 civils.
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Les régions les plus touchées demeurent le Darfour-Nord et Khartoum, qui concentrent à elles seules la moitié des décès, soit près de 25.000 victimes. À El-Facher, capitale du Darfour, les FSR ont pris le contrôle de la ville le 26 mai, après 18 mois de siège. Rien que dans cette zone et ses environs, 2.176 personnes ont été tuées en octobre, dont 1.385 civils, selon les données d’Acled. L’ONG avertit toutefois que le bilan pourrait encore s’alourdir, les difficultés de communication empêchant une évaluation exhaustive. En parallèle, l’usage des drones armés connaît une augmentation spectaculaire sur le théâtre soudanais. Au cours des dix premiers mois de 2025, plus de 700 attaques impliquant des drones ont été recensées, soit trois fois plus qu’en 2023. Ces frappes, dont 341 uniquement aériennes, ont causé à elles seules près de 1.900 morts, dont plus de 1.400 depuis le début de l’année.
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Derrière ces chiffres, c’est une tragédie humaine qui se poursuit dans l’indifférence relative du monde. Les Nations Unies qualifient la situation actuelle de « pire crise humanitaire au monde », avec des millions de déplacés et un accès de plus en plus restreint à l’aide humanitaire. Malgré les appels à un cessez-le-feu et les multiples tentatives de médiation, le conflit reste enlisé, tandis que la population civile continue d’en payer le prix fort.


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