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Le Tribunal de grande instance de Rufisque a examiné, ce jeudi 8 mai, l'affaire d’escroquerie qui met en cause Ndèye Fatou Ndiaye, fille de la chanteuse Fatou Laobé. La jeune femme de 35 ans est accusée d’avoir floué une infirmière sénégalaise basée en France dans une tontine de véhicules diffusée sur les réseaux sociaux.
L'acquisition d'une Jeep Cherokee coûtant 9,5 millions de FCfa
L’affaire avait été ébruitée par L’Observateur le 22 avril 2025. Tout commence en 2023 sur TikTok. Boury Ndiaye, infirmière d’État installée en France, tombe sur une annonce séduisante, une tontine de véhicules, initiée par Ndèye Fatou Ndiaye. Les arguments mis en ligne semblent être du béton : lettre d’engagement notariée, liste des membres, copie de carte d’identité. Convaincue, l'émigrée s’inscrit pour acquérir une Jeep Cherokee coûtant 9,5 millions de FCfa, avec des mensualités de 1,2 million de FCfa sur 14 mois.
Entre octobre 2023 et décembre 2024, elle verse 14,7 millions de FCfa. Mais jamais elle ne recevra le véhicule. Pas non plus d'explication ou de remboursement. Et plus aucun contact. Les gendarmes de la Brigade de recherches de Keur Massar, saisis d'une plainte, ouvrent une enquête. Après plusieurs convocations sans réponse, ils localisent la prévenue dans son salon de coiffure à Bambilor.
Le 18 avril dernier, Ndèye Fatou Ndiaye est interpellée. À l’audition, elle reconnaît avoir encaissé l’argent, mais minore le montant réel à 10,7 millions de FCfa. Elle se défausse sur deux anciens membres de la tontine qui auraient perçu leur véhicule avant de cesser de cotiser, cassant le fonctionnement. Sa crédibilité est mise à rude épreuve par des révélations multiples. Le groupe WhatsApps de la tontine est fouillé par les enquêteurs. Plusieurs participantes témoignent de soupçons d’arnaque.
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"Il n’y a jamais eu de véritable tontine, c’était une escroquerie dès le départ"
À la barre hier, la fille de la célèbre voix de la musique sénégalaise témoigne avoir déjà dirigé des initiatives similaires. Elle se défausse sur une amie de sa mère, à qui elle dit avoir confié la gestion des fonds. Me El Hadji Dièye, avocat de la victime, réclame 20 millions de dommages et intérêts. Il rappelle que d’autres plaignantes ont existé et qu’une d’entre elles a été remboursée par Fatou Laobé elle-même.
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La chanteuse, présente à la barre comme témoin, a défendu bec et ongles sa fille. Le ministère public a émis des doutes sur la sincérité de l’opération. «Il n’y a jamais eu de véritable tontine, c’était une escroquerie dès le départ», tranche le Procureur, qui requiert six mois de prison ferme. Me Ndoumbé Wane, conseil de la défense, rejette toute intention frauduleuse. Elle plaide une faute de gestion et pas un délit. La décision du tribunal tombera ce 15 mai.