La lutte contre le trafic de stupéfiants a connu un tournant majeur dans la nuit du 3 au 4 août 2025. Sous la direction du chef d’escadron commandant la compagnie de gendarmerie de Rufisque, et en coordination avec la Douane et le Groupe de lutte anti-drogue (Glad), une patrouille mixte a intercepté trois véhicules suspects dans la zone de Noflaye, commune de Sangalkam. Dans l’un d’eux, une Mercedes, les enquêteurs ont découvert 643 kilogrammes de cocaïne soigneusement emballés. Le conducteur, Moussa Yoro Diaw, 59 ans, mécanicien à Pikine, a été arrêté, tandis que ses deux complices prenaient la fuite à bord d’un Toyota. Rapidement identifiés, les fugitifs se révèlent être Moussa Diaw, un franco-sénégalais de 42 ans, et Mike Evans Yamdjeu, un Français du même âge, épaulés par un troisième homme, Yannick Dior Sikam Defosso, Camerounais né en 1983.
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L’enquête a mis en lumière un système complexe de blanchiment d’argent. Les suspects avaient investi dans l’immobilier haut de gamme, notamment à l’immeuble « Océan Paradise » à Yoff Toudoup-Rya, où des perquisitions ont permis de saisir véhicules, documents administratifs et preuves d’acquisitions foncières à Ngaparou. Les images de vidéosurveillance ont révélé que, peu après la saisie, certains membres du réseau étaient revenus sur place pour récupérer bagages et colis suspectés de contenir de la drogue. Les investigations ont également retracé le parcours de Moussa Yoro Diaw, qui s’était rendu en Gambie avant de revenir au Sénégal par un itinéraire évitant les postes de contrôle, confirmant ainsi que la cargaison provenait du territoire gambien.
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Outre les biens immobiliers, les protagonistes avaient créé des sociétés écrans comme Jolofex et Flexicorp pour dissimuler l’origine des fonds, ouvert des comptes bancaires alimentés par le trafic et multiplié les transactions sous des identités fictives. Cette affaire met en évidence un trafic transfrontalier structuré entre la Gambie, le Sénégal et la France, ainsi qu’une filière de blanchiment d’argent parfaitement organisée. Les enquêtes se poursuivent pour démanteler l’intégralité du réseau et identifier les biens acquis grâce à ce commerce illicite.