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Comment annoncer à sa 'Awo' qu'on a pris une seconde épouse : les polygames racontent

Une mariée qui s'apprête à rejoindre le domicile conjugal
Une mariée qui s'apprête à rejoindre le domicile conjugal

Après 5 années de vie commune sans entraves, Lamine Diamé, quadragénaire veut sauter le pas et aspire à goûter  aux joies de la polygamie. Il confie : «Quand j’ai pris la décision de prendre une deuxième épouse, j’avais d’énormes appréhensions pour en faire part à ma première épouse. J’ai passé des jours à cogiter sur la meilleure manière de lui en faire part. Mes amis  m’encourageaient  à l’annoncer directement, mais je n’y parvenais pas. A chaque fois que je prenais l’engagement, quelque chose me retenait. J’ai même demandé à mes amis de jouer aux intermédiaires,  mais  ils  ont  décliné.  J’étais confus. C’était très difficile parce que mon épouse est très jalouse. Elle ne badine pas avec ce sujet.» Ne pouvant plus revenir en arrière, Lamine a trouvé une ruse. Jouer au mari attentionné afin de faire passer la pilule.

«Pour ne pas la frustrer et lui causer de la douleur, j’ai adopté un  très  bon comportement  envers  elle.  Je  lui  accordais plus de temps et lui réitérais à chaque occasion mon amour. Quand un jour, elle m’a dit qu’elle souffrirait énormément si je prenais une autre épouse, j’ai voulu surseoir à mon mariage, mais c’était trop tard, puisque j’avais déjà donné ma parole. Elle parlait comme si elle était au courant de tout. J’ai même cru qu’elle savait. J’ai profité de cette occasion pour lui faire l’annonce», explique-t-il.

Croyant à une blague de mauvais goût, Fatou lui rit au nez et lui rétorque qu’il est fou. «Elle n’y croyait pas.  Ce  n’est  que  quand  ma  mère  l’a appelée pour l’encourager, la remercier et la conseiller qu’elle a compris  que  c’était sérieux. » La galère ! Lamine a passé le plus long et dramatique quart d’heure de sa vie.

« C’était terrible. Fatou a rué sur moi en pleurs, l’injure à la bouche. Elle s’est acharnée sur moi et  m’a  traité  de  tous  les  noms  d’oiseaux.  Elle m’a traité de lâche et de traître. Elle m’a griffé, frappé, battu. Mais quand  je  l’ai entendu  se  démener  dans  la  cuisine  à  la recherche d’un ustensile, j’ai préféré vider la maison.  Je  ne  m’attendais  pas  à  une  telle réaction  de  sa  part  et  j’étais  bouleversé», relate le sieur Diamé. Qui signale que sa femme allait quitter le domicile conjugal, si leurs parents n’étaient pas vite intervenus. J’ai  passé  6  douloureux  longs mois, mais par la suite, tout est rentré dans l’ordre. »

«Un de mes amis a failli être poignardé par sa première femme»

Ousmane Dièye, 50 ans, raconte : « Ce n’est pas facile d’annoncer à sa première épouse qu’on veut convoler en secondes noces. J’ai actuellement trois épouses. Quand je mariais la troisième, je n’avais aucune difficulté. Le problème c’était quand  j’épousais  ma  deuxième  femme.  J’ai reçu toutes sortes de menaces de la part de ma première épouse. Je savais qu’elle détestait la polygamie.  Elle  me  mettait toujours  en  garde.  C’est  pourquoi  quand  j’ai décidé d’épouser  une  deuxième, j’ai longtemps hésité. Je ne savais pas comment lui annoncer la nouvelle. Il a fallu que ma deuxième femme me mette la pression pour que je me lance. Et un jour, j’ai attendu tard la nuit pour lui annoncer la nouvelle, mais elle m’a si violemment giflé que j’en ai eu un mal de crâne terrible. »

« Elle a beaucoup pleuré. Puis, elle  s’est  levée  pour  aller  dans  la  cuisine. Quand j’ai vu qu’elle mettait une marmite au feu, je n’ai pas attendu mon reste. Je ne sais pas si c’était de l’eau ou de l’huile, mais j’ai pris mes jambes à mon cou. Je ne me rappelle plus, mais je pense que j’ai passé la nuit soit dans ma voiture ou dans  une  chambre d’hôtel. Je ne suis revenu à la maison qu’après  le  passage  de  la  tornade.  Mais  j’ai eu chaud durant cette période. A chacun de ses gestes suspects, je craignais un homicide. J’ai vécu avec cette psychose pendant presque une année», relate Ousmane Dièye. Agé d’à peine 50 ans, l’homme pense qu’aucune femme n’aime la polygamie. Pour lui, il faut être un homme courageux et responsable pour être polygame.

Il signale que beaucoup d’hommes polygames souffrent aujourd’hui d’impuissance sexuelle à cause de la jalousie de leurs premières épouses. « Certaines femmes qui n’arrivent pas à  supporter  la  polygamie  s’adonnent  aux pratiques mystiques pour empêcher leur mari d’être  heureux  avec  la  coépouse.  N’est  pas polygame  qui  veut.  C’est  un  risque  et  une grande responsabilité. J’ai un ami qui a failli être poignardé par sa première  épouse. Quand cette dernière a su que son mari allait épouser une deuxième épouse, elle a voulu le poignarder avec un couteau», apprend Ousmane.

 Il  ajoute  que  cette  femme  s’est bagarrée avec son époux avant  de  lui proférer des menaces de mort. « Elle a pris un couteau et l'a dissimulé sous l'oreiller du lit conjugal. Elle attendait peut-être la nuit pour commettre son acte. Mais l'homme a été sauvé par leur domestique qui a vu la femme sortir de la cuisine avec le couteau. Se sentant en danger, l'homme a voulu la répudier, mais leurs parents sont intervenus en lui conseillant de quitter le domicile conjugal pour aller s'installer au domicile familial, le temps de laisser sa femme revenir à la raison », souffle Ousmane.

« Je me suis servi de la série «Polygame» pour lui annoncer la nouvelle »

Bocar Diop est parmi ces hommes polygames qui  ont  eu  des  difficultés  lorsqu’ils  ont décidé d’épouser une deuxième femme.  Dans  son garage mécanique, le quadragénaire, le ton drôle, raconte : « Quand j’y repense, je me  tords  de  rire.  Quand  j’ai décidé  d’épouser  une  deuxième  femme,  je me suis intéressée à la série «Polygame». J’invitais  chaque  soir  ma  femme  à  suivre  ce téléfilm avec moi via mon smartphone. Je lui disais souvent que j’envie l’acteur Bâ qui a 4 femmes, mais elle me regardait avec des yeux menaçants, sans piper mot. Je cherchais à provoquer le débat, mais elle feignait de ne pas  s’y  intéresser »,  laisse  entendre  Bocar.  

Qui poursuit qu’un jour, sa femme lui a posé une question-piège. « Un jour, au détour d’une discussion, elle m’a demandé si je voulais épouser  une  autre  femme.  J’étais  surpris.  J’ai hésité avant de répondre par non. Elle m’a ensuite regardé droit dans les yeux en me demandant de lui dire la vérité afin qu’on puisse  en  discuter.  C’est  par  la  suite  que  j’ai avoué. J’avais peur qu’elle réagisse mal, mais elle m’a agréablement surpris quand elle m’a dit que j’étais musulman et que j’avais droit à 4 femmes », sourit Bocar.

Avant de poursuivre : « Sa  réaction  m’a  beaucoup  surpris.  J’étais soulagé et à la fois j’avais honte. Parce que je m’attendais  à  ce  qu’elle  s’acharne  sur  moi. » Plus de peur que de mal.

« Quand j’ai annoncé à ma femme que j’allais prendre une seconde épouse, elle a menacé de se donner la mort »

Pour sa part, Fallou Bèye n’a pas hésité à en faire part à sa femme quand il a décidé d’en épouser une autre. Pour lui, celui qui n’a pas le courage de faire face à son épouse et lui dire qu’il prend une autre femme ne mérite pas d’être polygame. « Un homme ne doit pas avoir peur de son épouse. Quand j’ai décidé de prendre une seconde épouse, je l’ai directement dit à ma première. Elle a appris ce mariage plusieurs jours avant. Elle a menacé de se donner la mort. Elle a commencé  à  ne  plus  s’alimenter,  prétextant des maladies imaginaires, je l’ai laissé faire. Son stratagème ne m’a pas poussé  à renoncer à mon projet. Je  ne  pouvais d’ailleurs  pas  le  faire  puisque  j’avais  déjà donné ma parole aux parents de ma promise et on avait fixé une date pour le mariage. Quand elle a fini son cinéma et face à mon indifférence, elle est revenue à de meilleurs sentiments », confie Fallou qui termine : « l’islam demande d’aviser son épouse si on se décide à prendre une nouvelle femme. Nous devons assumer cela et prendre nos responsabilités parce que toutes les femmes sont jalouses et capricieuses. »


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