Khady Diène Gaye échoue à succéder à Matar Bâ
Nouvelle défaite diplomatique pour le Sénégal qui vient de perdre la présidence de la Conférence des Parties (COP10) à la Convention internationale contre le dopage dans le sport. Selon les infos de L'OBS, le président sortant, Matar Bâ, ex-ministre des Sports sous Macky Sall, était pourtant bien placé pour décrocher un second mandat. Mais à un mois de l’échéance, coup de théâtre : Dakar décide de changer de cavalier. Exit Matar Bâ, place à Khady Diène Gaye, actuelle ministre des Sports. Résultat des courses : 80 voix pour l’Azerbaïdjanais Farid Gayibov, 62 pour la candidate sénégalaise.
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Une défaite nette, et presque évitable. Car dans les arcanes des institutions onusiennes, le mot d’ordre est «continuité». On récompense les visages connus, les réseaux tissés dans le temps, la stabilité. Le Sénégal, en misant sur le changement à la dernière minute, a cassé une dynamique gagnante. «S’il s’était présenté, Matar Bâ aurait été réélu à l’unanimité», souffle une source diplomatique présente à Paris. Dans les couloirs de l’UNESCO, beaucoup peinent encore à comprendre cette décision.
Les dessous d'une défaite
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«Matar Ba qui était le président sortant était parti pour rempiler. En réalité, s’il était candidat, il n’y aurait pas d’élection, Matar Ba allait être réélu à l’unanimité pour un second mandat. Ce retrait tardif, à seulement un mois de l’élection, et le changement de candidature ont brisé le consensus international qui aurait permis à Matar Bâ d’être reconduit sans opposition. Et la continuité étant une valeur forte au sein des instances de l’UNESCO, ce changement a été mal perçu. Les gens n’ont pas compris ce qu'il se passe avec le Sénégal. Donc il y avait un consensus pour permettre à Matar Bâ qui connaît déjà la maison de faire un deuxième mandat avec une certaine maîtrise des enjeux. En plus, Matar Bâ a été vice-président avant d’accéder au poste de président», ajoute la source.
Ce revers s’ajoute à une série de déconvenues pour le Sénégal sur la scène internationale. On se souvient encore des échecs successifs : Amadou Hott recalé à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), Augustin Senghor, barré au Conseil de la FIFA, Dr Ibrahima Socé Fall, écarté de la direction régionale de l’OMS Afrique. A chaque fois, des candidatures solides, des profils compétents… mais des résultats en demi-teinte.