Diffusion de films : les télévisions invitées à exiger un "quitus"

L'ONG Jamra et le Comité de défense des valeurs morales (CDVM) ajoutent une corde à leur arc pour lutter contre les dérives audiovisuelles.

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Les organes de diffusion doivent se conformer à la réglementation et exiger un quitus préalablement à toute diffusion de film ou série, plaident des organisations se prévalant de la défense des valeurs morales, en accord avec la direction de la cinématographie, renseigne un communiqué reçu à l'APS.

Ce plaidoyer fait suite à une audience accordée mardi par le directeur de la cinématographie Germain Coly à l’ONG Jamra et au Comité de défense des valeurs morales (CDVM), sur demande de ces deux organisations.

Dans un communiqué portant sur cette audience, les parties concernées disent avoir plaidé, lors de cette rencontre, "l’exigence, par les organes de diffusion, d’un quitus signé par la direction de la cinématographie avant d’accepter toute diffusion de films ou de séries sur leurs chaînes de télévision ou en public".

Ils rappellent que cette mesure est conforme à l’arrêté 004003/MC/DCI portant composition et organisation de la Commission nationale de contrôle et de classification de films cinématographiques.

L’ONG Jamra était représentée à cette audience par Mame Mactar Guèye, et ses partenaires du CDVM de l’ONG "Daral Qurane" par Adama Mboup.

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Ils étaient venus faire part au directeur de la cinématographique de leurs "préoccupations relativement aux dérives audiovisuelles récurrentes, à l’actif de certains producteurs de séries télévisées, dont certaines séquences heurtent régulièrement la sensibilité de l’opinion publique".

Cette rencontre fait suite à une plainte déposée par ces organismes de défense des valeurs morales auprès de la direction de la cinématographie, suite aux "dérives récentes" qu’elles disent avoir constaté dans la production et la diffusion de films jugés "en déphasage avec nos valeurs culturelles".

Jamra et ses partenaires ont réitéré, à cette occasion, leur confiance à l’endroit de la direction nationale de la cinématographie, dont "l’importance de la mission dans la protection de nos valeurs n’est plus à démontrer".

Ils disent toujours compter sur "la perspicacité des services de cette structure de veille, pour passer au crible les produits audiovisuels qui (…) font ouvertement la promotion de contre-valeurs".

Aussi les organisations concernées ont-elles exprimé à la direction de la cinématographie "leur satisfaction de voir le cinéma sénégalais constituer, dans le département de la culture, le secteur le plus doté en textes législatifs et réglementaires, rehaussé par la performance d’un registre cinématographique national d’identification, à l’image de la base de données de l’état civil".

Elles ont "salué à sa juste valeur la mission avant-gardiste de la direction nationale de la cinématographie dans la sauvegarde, en amont, de nos valeurs socio-culturelles et dans le maintien de la performance de l’industrie cinématographique sénégalaise".

Les organisations concernées déplorent toutefois qu’une "nouvelle génération de producteurs s’active depuis un certain temps à créer des séries qui ne cessent de défrayer la chronique en suscitant de vives indignations dans l’opinion, relativement à leur excessive tendance au libertinage attentatoire à nos bonnes mœurs".

Le directeur de la cinématographie, Germain Coly, rappelant les dispositions législatives et réglementaires en vigueur dans le secteur du cinéma, a invité producteurs et réalisateurs au respect de la loi sur les autorisations de tournage.

"Il ne sera désormais toléré aucun tournage de film sans autorisation", a réaffirmé M. Coly, dans les propos rapportés par le communiqué.

Dans ce sens, il invite les producteurs et réalisateurs à déposer leurs dossiers de demande de tournage à la direction de la cinématographie au moins un mois avant le début du tournage.

La direction de la cinématographie avertit qu’elle peut s’opposer au tournage de tout film ou série dont le contenu du scénario compte des séquences "susceptibles de porter atteinte" à l’ordre public, à la sécurité nationale (prises de vues de zones classées "secret défense") ou aux bonnes mœurs.

"Le cas échéant, l’autorisation de tournage pourrait être légalement refusée par la direction de la cinématographie. A moins que le scénario incriminé soit remanié", fait valoir le directeur Germain Coly.

Il rappelle que le non-respect de la loi est passible de sanction pouvant aller de l’amende financière au retrait du produit.

"En cas de violation de ces dispositions légales (…) il sera procédé, en partenariat avec les forces de sécurité publique, à la saisie du matériel de tournage et des négatifs, assortie d’une amende de 3 à 10 millions de F CFA, pour le long-métrage ou la série. Et de 1 à 5 million de F CFA pour le court métrage", précise-t-il.

La direction de la cinématographie, l’ONG Jamra et le Comité de défense des valeurs morales ont convenu de tenir des rencontres régulières en vue de continuer à échanger "sur les problématiques du secteur".

Ils espèrent de cette manière apporter des solutions en amont aux "malentendus qui ne peuvent manquer de surgir entre les acteurs de l’industrie cinématographique et audiovisuelle et ceux de la grande famille consumériste sénégalaise".

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