Le Doyen des juges, a entendu hier jeudi 3 novembre 2022 pour la première fois le principal opposant du pays, Ousmane Sonko, visé par des accusations de viols.
Les auditions dans l’affaire Ousmane Sonko ont été riches en confidences et autres révélations. ‘’Pulse’’ propose les minutes des auditions du leader de Pastef.
Lire Aussi
L'audition a duré trois heures et Ousmane Sonko a quitté le palais de justice de Dakar dans le calme. Un important dispositif de sécurité avait été déployé dans toute la ville, notamment autour de son domicile et du tribunal.
"L'audition s'est très bien passée. Il (O. Sonko) a donné des éléments de preuves attestant (...) d'un complot mal ficelé", a dit Ciré Clédor Ly, l'un de ses avocats.
M. Sonko "a répondu aux questions en éventrant le complot" dont les tenants "n'ont pas de dossier mais simplement des inventions et des mensonges pour salir un leader politique", a-t-il ajouté.
Face au Doyen des juges, Sonko a chargé l'ancien procureur Serigne Bassirou Guèye, accusant ce dernier d'avoir "fabriqué un dossier en y versant des photos à caractère pornographique". Le leader de Pastef a présenté au juge un "autre PV', qui est d'après lui, le "PV original" que Serigne Bassirou Guèye aurait modifier avant de le renvoyer aux enquêteurs de la Section de Recherches.
Il a présenté au Doyen des juges un enquête interne de la gendarmerie sur la gestion du dossier Sweet Beauty. Selon lui, l'ex procureur a tout fait pour le charger en complicité avec Me Papa Amadou So et Mamour Diallo qui a été promu DG de l'Onas. Il a refusé aux questions du parquet qui selon lui, fait partie du complot. "Vous faites partie du complot, donc je ne vous répondrai pas", a-t-il martelé.
Ousmane Sonko avait été inculpé en mars 2021 et placé sous contrôle judiciaire, suite à des accusations de viol et de menaces de mort formulées à son encontre par une employée du salon de massage dakarois ’’Sweat Beauty’’. Devant le magistrat instructeur, ’’il a démonté l’accusation’’, Il a fourni toutes les preuves de son innocence.
Sonko aurait d’ailleurs refusé de se soumettre au test ADN qu’on lui a proposé dans le cadre de l’instruction de ce dossier. "Je ne donnerai mon sang sous aucun prétexte à ceux qui seraient à la base complot", a-t-il dit.
Ce test ADN « consiste à prélever un échantillon de cellules pour en analyser le code génétique propre à chaque individu ». Il « permet d’identifier le coupable d’une scène de crime, de comprendre la cause de soucis de santé, ou de retracer les origines d’un individu ».
Selon les avocats du maire de Ziguinchor, le juge d’instruction n’a aucun moyen de renvoyer l’affaire en jugement. Et, ils espèrent un non-lieu total par rapport à ces faits qui sont des faits ‘’inexistants’’, qui ont été la ‘’source d’un plan ourdi par des personnes tapies dans l’ombre, qui ont voulu simplement éliminer un adversaire politique’’.