'Tuer 90% des Sénégalais' : Cheikh Yérim Seck devant le Tribunal des pairs

Lors de l’émission « Faram Facce » de mercredi dernier sur le plateau de la Tfm, le journaliste Cheikh Yerim Seck a déclaré que l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr ne pouvait être tranchée que selon la loi même s’il faut « tuer 90% des Sénégalais... »

Le journaliste Cheikh Yérim Seck

« Il faut régler l’affaire Ousmane Sonko même s’il faut tuer 90% des Sénégalais… ». Cette sortie "choquante" passe mal et n'est pas tout appréciée par le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED).

Dans un communiqué publié ce 16 juin 2023, le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) a vivement critiqué la diffusion par la chaîne TFM de propos tenus par le journaliste Cheikh Yérim Seck.

Selon le CORED, ces propos ont non seulement heurté la sensibilité des Sénégalais, mais ont également été condamnés par la loi. Le journaliste animateur de l'émission Pape Ngagne Ndiaye qui d'ailleurs n'a manifestement pas montré son indignation face aux propos scandaleux de son invité n'est pas épargné par le Cored.

À la question en wolof, « Que faire pour trouver une solution à la crise actuelle que traverse le pays ? », M. Seck répond : « Ma conviction est que l'affaire Ousmane Sonko, il faut la régler selon la loi. Qu'on tue 90% des Sénégalais et que les 10% restent en vie, c'est ma conviction. La loi est dure, c'est la loi (...). » Pape Ngagne Ndiaye qui anime l'émission, n'a pas daigné recadrer son invité, regrettent Mamadou Thior et Cie.

Ces propos, « d'une gravité extrême », comme le qualifie le Cored « constituent une menace à la cohésion nationale, une incitation à la violence et un appel au meurtre. » Pour eux : la diffusion par la TFM constitue une violation flagrante des dispositions du Code de la presse et de la Charte des journalistes qui stipulent que le journaliste et technicien des médias doivent s'interdire la diffamation, la calomnie, le plagiat, les accusations sans fondements, l'injure, l'apologie de la violence et la haine entre des groupes sociaux.

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Les sites Seneweb et Senego ont repris ces propos inacceptables. Monsieur Moustapha Diakhaté avait tenu auparavant un discours du genre sur Senegal7 et Seneweb. Le CORED rappelle dans sa note qu'il « ne cesse d'alerter les professionnels des médias à ne pas relayer de tels propos. Par conséquent, il s'est autosaisi du dossier pour déférer cette affaire devant son Tribunal des pairs. »

Le Conseil pour l'Observation des Règles d'Ethique et de Déontologie dans les médias invite encore les journalistes et techniciens des médias à faire davantage « preuve de responsabilité dans la collecte, le traitement et surtout la diffusion des informations dans ce contexte de fortes tensions. »

Le CORED appelle les médias à ne pas se faire écho de propos qui peuvent mettre à mal la stabilité sociale et les exhorte à censurer les appels à la violence, les discours stigmatisants, les propos haineux, les images choquantes, les injures et/ou tout ce qui pourrait porter atteinte à notre vivre ensemble.

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