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Affaire des 125 milliards FCFA : les anecdotes de Tahirou Sarr devant le juge

Tahirou Sarr
Tahirou Sarr
Tahirou Sarr a été entendu hier jeudi par la magistrat instructeur du Pool judiciaire financier sur le dossier des 125 milliards de FCFA.
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Tahirou Sarr se lave à grande eau et blanchit Farba Ngom

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Tout comme Farba Ngom, Tahirou Sarr a entndu dans l'affaire des 125 milliards FCFA, s'est défendu en prouvant la traçabilité des lux financiers et la régularité des transactions immobilières Entendu de 10 heures jusqu’aux environs de 13 à 14 heures, Tahirou Sarr n’a jamais varié dans ses réponses. Mieux, au fil de l’interrogatoire, il a versé au dossier les preuves de l’ensemble des opérations qu’il affirme avoir menées avec l’Etat du Sénégal.

Tahirou Sarr a soutenu que les sommes versées à Farba Ngom, par l’intermédiaire des sociétés civiles de personnes Dowouro et Tidiania, au moyen de douze chèques pour l’une d’elles, et de 4 virements pour l’autre, s’inscrivent exclusivement dans le cadre de transactions immobilières portant sur des titres fonciers, rapportent des sources de L'OBS. Des opérations qui, selon lui, ne sont d’ailleurs pas encore totalement achevées, l’homme d’affaires n’étant pas, à ce stade, en possession de l’intégralité des terrains concernés.

A l’appui de ses déclarations, Tahirou Sarr a indiqué détenir les copies des chèques, qu’il présente comme autant de preuves matérielles. Il a, par ailleurs, fermement récusé toute insinuation de rétro-commissions. «Si je voulais verser des rétro-commissions à Farba Ngom, je ne lui aurais certainement pas remis des chèques ni procédé à des virements parfaitement traçables. Je n’ai jamais donné de rétro-commissions de ma vie dans le cadre de mes activités», a-t-il déclaré, devant le magistrat instructeur.

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"Si je voulais verser des rétro-commissions à Farba Ngom"

Sur les accusations de trafic d’influence visant Farba Ngom, présenté comme un intermédiaire sillonnant les bureaux pour faciliter le paiement de créances, Tahirou Sarr a également opposé un démenti catégorique. «Pour me faire payer les indemnités qui me sont dues par l’État du Sénégal, je n’ai jamais eu besoin de Farba Ngom. Je me fais toujours régler par des procédures strictement légales», a-t-il affirmé.

Dans le huis clos du bureau du magistrat instructeur, Tahirou Sarr est longuement revenu sur la nature et l’étendue de ses relations de travail avec l’État du Sénégal. L’homme d’affaires affirme avoir mobilisé près de 200 milliards de francs Cfa au profit du Trésor public et indique que, une semaine seulement avant son placement sous mandat de dépôt, il a perçu un versement de 15 milliards de francs Cfa de la part de l’Etat.

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«Avant l’engagement des poursuites contre ma personne, j’ai levé sur le marché local des dizaines de milliards de francs Cfa pour le compte de l’État du Sénégal», a-t-il soutenu devant le juge. Il précise qu’en 2023, par l’entremise du ministre de l’Intérieur, l’État l’a sollicité pour une commande exceptionnelle de véhicules destinés au commandement et aux forces de sécurité, pour un montant d’au moins 3 milliards de francs Cfa, un besoin non inscrit au budget initial. «J’ai exécuté cette commande à travers Futuristic Car», a-t-il détaillé.

Tahirou Sarr a tenu à souligner qu’il s’agirait là du seul marché public l’ayant lié à l’État du Sénégal. «Ces véhicules sont aujourd’hui en service dans les forces de sécurité, notamment la police. En dehors de cela, je n’ai exécuté aucun autre marché public de l’État depuis quarante ans», aurait-il déclaré, allant jusqu’à affirmer avoir, à certaines périodes, prêté des fonds à l’Etat pour le paiement des salaires.

«Des fonds décaissés du Trésor public sans pièces justificatives ?»

Concernant le volet spécifique des 91 milliards de francs Cfa pour lesquels il est poursuivi comme auteur principal pour détournement de denier publics, blanchiment de capitaux et Farba Ngom comme complice de ces chefs d’inculpation, l’homme d’affaires rejette catégoriquement toute accusation de production de fausses pièces, de manœuvres frauduleuses ou d’usurpation de qualité. «Comment des fonds peuvent-ils être décaissés du Trésor public sans pièces justificatives?», s’est-il interrogé, pour écarter toute allégation de détournement de deniers publics.

Tahirou Sarr
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"J’ai conduit une opération qui m’a permis d’obtenir 40 milliards de francs CFA dès 2003"

Poursuivant son propos, l’homme d’affaires a indiqué disposer, de longue date, de représentants à l’étranger, notamment des cabinets d’avocats et de lobbying. Et cela dès 2003, soit 22 ans. «J’ai conduit une opération qui m’a permis d’obtenir 40 milliards de francs CFA dès 2003. Je n’ai jamais connu le moindre contentieux judiciaire dans ces pays et n’ai jamais été poursuivi. C’est la première fois, à l’occasion de la présente procédure, que je me retrouve inculpé», a-t-il soutenu, assurant que l’ensemble des mouvements visibles sur ses comptes, en débit comme en crédit, procèdent d’une origine licite.

Sûr de ses déclarations, Tahirou Sarr affirme être en mesure d’en apporter la preuve séance tenante, justificatifs à l’appui, portant sur des montants avoisinant les 200 milliards de francs Cfa. «Je détiens au moins deux décisions de justice condamnant l’État du Sénégal au profit de mes sociétés, pour des montants respectifs de 44 et 49 milliards de francs Cfa», a-t-il ajouté, renvoyant ainsi le dossier à l’épreuve des pièces et des chiffres.

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