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Des bébés nés hors mariage enterrés dans une fosse commune : nouvelle découverte...

Bébé
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Des nourrissons de femmes tombées enceintes hors mariage ont été enterrés dans un site d'un ancien foyer pour mères et bébés dans l'ouest de l'Irlande.
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En 2021, l’Irlande présentait ses excuses au nom du pays, après un rapport accablant sur les « maisons mère et enfant », où des milliers de mères célibataires et leurs bébés ont été maltraités. « Au nom du Gouvernement, de l’État et des citoyens, je présente mes excuses pour le grave tort subi par les mères irlandaises et leurs enfants qui se sont retrouvés dans des foyers pour mères et bébés », avait déclaré le Premier ministre, Micheal Martin.

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Durant plus de 75 ans, les femmes tombées enceintes hors mariage étaient envoyées dans ces foyers. Certains étaient financés par les autorités sanitaires locales mais d’autres l’étaient par les très puissants ordres religieux catholiques irlandais. Ce n’est qu’en 1998 que ces lieux ont fermé leurs portes, après des années de maltraitance. Un rapport de la commission d’enquête dévoilait ainsi que 56 000 mères célibataires avaient été les pensionnaires de ces 18 foyers où 57 000 enfants sont nés. « Ça fourmillait de gosses, dit-il. On toussait en permanence », avait raconté John Rodgers à Paris Match un enfant né en 1947, dans l’un de ces foyers.

Vendredi, les autorités ont annoncé avoir découvert une nouvelle zone funéraire où ont été enterrés des nourrissons sur le site de l’un de ces foyers. Une découverte « significative » selon les experts médico-légaux. CNN indique que cette fosse commune était creusée dans l’établissement de Tuam, géré par les Sœurs de Bon Secours, où 800 bébés et enfants sont morts sur une période de 36 ans.

Un rapport accablant

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C’est en 2014 que l’historienne locale Catherine Corless a révélé que 796 bébés étaient décédés dans cet établissement sans qu’aucun registre d’inhumation n’ait été établi et qu’ils avaient été placés dans une fosse désaffectée. Cet été, des fouilles supervisées par l’organisme indépendant Bureau du directeur des interventions autorisées à Tuam (ODAIT) ont donc débuté. Depuis le début des fouilles, les restes de 11 nourrissons ont déjà été découverts, dont les corps de quatre bébés retrouvés le mois dernier, a indiqué l’ODAIT. Leurs dépouilles ont été placées dans des cercueils et envoyées pour analyse médico-légale.

Une quantité importante de restes de bébés avait déjà été trouvée durant des excavations, menées en 2016 et 2017. Suite à ces tragiques découvertes, la commission d’enquête avait été constituée en 2015. Ce rapport indiquait que les mères jugées indécentes subissaient de graves pressions psychologiques et que l’environnement y était particulièrement « froid ». Les documents indiquaient qu’une fois qu’elles avaient accouché, les mères étaient séparées de leurs bébés, qui étaient le plus souvent mis à l’adoption. Pire encore, l’enquête avait montré que la mortalité des bébés y était très haute.

Au moins 9 000 enfants sont morts là-bas, puis enterrés dans l’indifférence. « J’ai passé une semaine à pleurer, je me cachais sous la table… Heureusement, j’étais tombé chez des gens bien. Mais, à l’extérieur, on continuait à me traiter de bâtard. Je rêvais de devenir matador ou champion du Tour de France. Je pédalais comme un fou en m’imaginant premier sur les Champs-Élysées et ça se terminait dans un fossé », avait ajouté auprès de notre journal John Rodgers.

En 2021, l’archevêque Eamon Martin, le chef de l’Église en Irlande, avait déclaré qu’il s’excusait « sans réserve » auprès des survivantes et survivants. Les Sœurs de Bon Secours avaient elles aussi présenté leurs « excuses profondes », reconnaissant que les enfants enterrés sur place l’ont été « de manière irrespectueuse et inacceptable », indiquait le « Irish Times ». En 2013, le pays avait déjà reconnu publiquement sa responsabilité dans « les blanchisseries Madeleine ».

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Pendant une grande partie du XXe siècle, des milliers de femmes ont été enfermées dans ces couvents et utilisées comme des esclaves parce qu’elles étaient jugées immorales par la société. C’est là encore un rapport qui avait permis de mettre en lumière ces faits du passé. De 1922 à 1996, près de 10 000 femmes ont été envoyées dans ces pensionnats catholiques d’une extrême sévérité. Jusqu’à 2013, l’État irlandais avait toujours nié sa responsabilité, soulignant que les couvents étaient des institutions privées.

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