Un problème ancien, mais souvent sous-estimé
Depuis des années, les autorités sanitaires surveillent la présence de pesticides, nitrates ou PFAS (polluants éternels) dans l’eau. Jusqu’ici, les seuils réglementaires étaient jugés protecteurs, mais des études récentes suggèrent que même de faibles concentrations pourraient affecter la santé des bébés. Les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables : l’exposition prénatale aux contaminants est associée à un risque accru de troubles du développement, de faible poids de naissance ou de complications obstétricales.
Ce que montre la nouvelle alerte
Selon les analyses rapportées par Charente Libre, plusieurs captages d’eau ont présenté des niveaux assez préoccupants de contaminants chimiques. Ce signal rejoint les conclusions de plusieurs travaux scientifiques récents. Une étude de cohorte européenne publiée en 2024, a montré que les bébés exposés in utero à des PFAS présentaient 15 à 25 % de risques supplémentaires de retard de croissance, même lorsque l’eau respectait les limites réglementaires actuelles. Comme le souligne l’un des auteurs, « l’exposition chronique, même faible, doit être considérée comme un facteur de risque durant la grossesse ».
Ce que cela change pour une femme enceinte
Prenons l’exemple d’une future maman vivant dans une zone où des pesticides ont été détectés dans l’eau. Même si l’eau reste autorisée à la consommation, l’ingestion quotidienne peut conduire à une exposition répétée. Cela n’entraîne pas de danger immédiat, mais les experts rappellent que l’effet cumulatif est particulièrement important pendant les premiers mois de grossesse, période où les organes du bébé se forment. Dans les communes concernées, les autorités recommandent parfois l’usage temporaire d’eau en bouteille pour préparer les biberons ou cuisiner des aliments destinés aux nourrissons.
Pourquoi ces substances posent problème ?
Les PFAS, les résidus de pesticides ou les nitrates sont des molécules extrêmement stables. Elles peuvent franchir le placenta et s’accumuler dans le liquide amniotique. Les symptômes ne sont pas visibles chez la mère, mais les risques concernent :la croissance fœtale ;le développement neurocognitif ;le système immunitaire du bébé. À long terme, certaines études évoquent aussi un risque métabolique accru.
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Faut-il s'inquiéter ?
Les experts appellent à un renforcement du contrôle de l’eau et à une révision des seuils de sécurité. Les autorités sanitaires rappellent toutefois que la majorité de l’eau distribuée en France reste conforme. Les limites des études actuelles résident dans la variabilité des expositions, le manque de données sur les mélanges de contaminants et l’absence de suivi à long terme. Des recherches supplémentaires sont en cours, notamment sur les PFAS. Pour les femmes enceintes vivant en zone surveillée, les médecins recommandent de suivre les avis municipaux, de vérifier les bulletins de qualité de l’eau et, en cas d’alerte, d’utiliser une eau alternative pour l’alimentation du bébé.
SOURCE : PasseportSanté