Le risque de mourir dans l’année est plus élevé si vous habitez ces régions
L’Insee a révélé ce lundi 15 décembre les résultats de son enquête sur l’espérance de vie en France, c’est-à-dire le nombre moyen d’années qu’une personne peut espérer vivre à partir d’un âge donné – en l’occurrence à la naissance. Alors que la pauvreté bat des records, l’étude sur la période 2020-2024 révèle des écarts importants et qui s’accroissent entre les personnes aisées et plus modestes, mais aussi des différences entre les différentes régions françaises.
Un enfant sur 250 meurt avant un an
En se basant sur le nombre de personnes qui décèdent chaque année pour chacune des régions, l’Insee peut estimer la mortalité (« le risque de décès dans l’année ») aux quatre coins de l’Hexagone. Et pour deux personnes de même sexe, de même âge et de même niveau de vie, cette probabilité n’est pas la même si l’une habite à Lille et l’autre à Lyon. Un classement proposé dans l’étude permet ainsi de savoir dans quelles régions le risque de décès est le plus élevé (il ne prend pas en compte les Outre-Mer, où la mortalité est plus élevée selon Santé Publique France).
Comme vous pouvez le constater sur la carte ci-dessous, « à âge, sexe et niveau de vie donnés », ce sont les Pays de la Loire et l’Occitanie qui arrivent en première position. Les personnes y résidant « ont en moyenne un risque de décès inférieur de 8 % à celui des personnes résidant en Centre-Val de Loire », la région prise comme référence par l’étude. La Nouvelle-Aquitaine arrive juste derrière avec une mortalité 7 % plus basse que dans la région de référence.
Un décès sur cinq survient avant 65 ans
En bas du classement, on retrouve les Hauts-de-France à la dernière place, ils ont « la mortalité la plus forte » avec un risque de décès supérieur de 17 % à celui observé dans la région de référence. Viennent ensuite le Grand Est, avec un risque supérieur de 9 %, et la Normandie (+ 5 %). Ces écarts peuvent s’expliquer par des « différences culturelles (habitudes alimentaires, etc.), comportementales (tabagisme, etc.), environnementales (pollution, etc.) ou encore par des disparités relatives à l’offre de soins », analyse l’Insee.
De gros écarts d’espérance de vie entre les hommes et les femmes
L’autre enseignement de l’étude porte sur l’écart d’espérance de vie entre les personnes modestes et aisées sur la période 2020-2024. Parmi les 5 % les plus modestes, les hommes ont une espérance de vie de 72 ans, tandis que ce chiffre se porte à 85 ans pour les 5 % des hommes les plus aisés. Même constat chez les femmes, dont l’espérance de vie est plus élevée de manière générale. Les 5 % les plus modestes peuvent espérer vivre en moyenne jusqu’à 80,1 ans, contre 88,7 ans pour les 5 % les plus aisées.
À l’arrivée, on constate un écart de 17 ans entre les hommes parmi les 5 % les plus modestes et les femmes parmi les 5 % les plus aisées. Ces écarts peuvent s’expliquer par l’impact du niveau de vie sur la santé, la probabilité de risques professionnels ou les comportements à risque (tabac, alcool). Les différences en fonction du niveau de vie se font également ressentir au niveau géographique.
En calculant le risque de décès par région, mais cette fois-ci tous niveaux de vie confondus, c’est l’Île-de-France qui arrive en tête du classement. Les personnes y résidant ont une mortalité en moyenne 7 % inférieure à celles vivant dans le Centre-Val de Loire (région de référence). Ce résultat s’explique par le fait que le niveau des vies des Franciliens est en moyenne plus élevé que dans d’autres régions.
De l’autre côté du classement, le calcul de la mortalité régionale tous niveaux de vie confondus fait plonger encore davantage les Hauts-de-France, toujours bons derniers. Comme le niveau de vie moyen y est plus bas qu’ailleurs, le risque de décès dans l’année est 21 % supérieur à celui observé dans la région de référence.